Tout citoyen marocain a le droit de ne pas adhérer à l’idée de célébrer le Nouvel An amazigh, reconnu à la fois officiellement et populairement comme une fête nationale amazighe. Cependant, il est impératif que cette position individuelle s’inscrive dans une dynamique nationale qui soutient la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives à l’officialisation de l’amazighité. Cette contribution devrait viser à renforcer les initiatives en cours pour la concrétisation de la langue et de la culture amazighes en tant que partie intégrante et indissociable de l’identité nationale marocaine.
L’amazighité n’est pas une simple célébration saisonnière ou un rituel ponctuel ; elle est un patrimoine commun, ancré dans l’histoire et la mémoire collective des Marocains, se manifestant à travers des pratiques culturelles, des valeurs et un imaginaire partagé depuis des siècles. La reconnaissance de ce patrimoine exige que l’État considère l’amazighité comme un enjeu de souveraineté, nécessitant une gestion inclusive et harmonieuse de la diversité culturelle et linguistique. Cette démarche est essentielle pour consolider l’unité nationale et bâtir un État démocratique fondé sur la pluralité et le respect mutuel.
Dans cette perspective, il est nécessaire d’établir des mécanismes juridiques pour protéger cette richesse culturelle et pour demander des comptes à quiconque cherche à discréditer ou à saboter ce projet sociétal. Toute tentative de dénigrer l’amazighité, de réduire sa portée historique et civilisationnelle, ou de heurter la sensibilité des Marocains doit être fermement combattue.
Certes, les historiens, anthropologues et autres spécialistes des sciences humaines peuvent diverger sur l’ancienneté de la culture amazighe, ses origines ou ses fondements. Cependant, ils s’accordent sur un point essentiel : la reconnaissance de l’amazighité par l’État marocain n’est ni un hasard ni un simple caprice politique. Elle répond à une nécessité de préserver l’identité nationale face aux risques de domination, d’exclusion et d’extrémisme.
Pourtant, cette avancée démocratique et civilisationnelle reste fragile. Les réactions chauvines et les discours sectaires risquent de fragiliser les efforts d’unification et d’inclusion au profit de tendances séparatistes ou divisionnistes. Il est donc urgent de rester vigilants afin de défendre les fondements de l’unité nationale tout en promouvant le dialogue et le respect de la diversité culturelle du Maroc.
Par Mustapha Mnouzi