Casablanca, cœur économique palpitant du Maroc, avance à grands pas vers l’avenir, mais traîne derrière elle un paradoxe troublant. Comment une métropole dotée d’un patrimoine foncier estimé à plusieurs milliards de dollars continue-t-elle à s’endetter pour financer ses projets structurants ?
La réponse tient en un mot : mauvaise gestion. Pendant des années, l’absence d’une vision claire et d’une stratégie cohérente a relégué ce trésor immobilier au second plan. À cela s’ajoute un enchevêtrement d’intérêts politiques et financiers, une bureaucratie pesante et des lenteurs juridiques qui ont empêché toute valorisation sérieuse de ce bien public exceptionnel.
Et pourtant, les besoins sont là. Pressants. Incontournables. La croissance démographique, les exigences en infrastructures, les événements sportifs internationaux à venir… tout pousse Casablanca à se réinventer. Or, les recettes fiscales ont atteint leurs limites. Le contribuable aussi.
C’est dans ce contexte que le conseil communal semble enfin vouloir rompre avec l’immobilisme. Houcine Nasrallah, deuxième vice-président du conseil de la ville, chargé du dossier du patrimoine communal, en est convaincu : le salut de Casablanca passe par la mise en valeur de ses actifs fonciers. Issu d’une famille active dans la promotion immobilière et diplômé en gestion urbaine et foncière, il connaît parfaitement les leviers à activer.
« Casablanca est riche au niveau du cadastre, mais pauvre à la banque », affirme-t-il sans détour. Une phrase qui résume tout. Car cette richesse dormante pourrait bien devenir la bouée de sauvetage de la ville face à l’impasse budgétaire.
Dans une enquête diffusée par « Matin TV » dans le cadre de l’émission On a visité pour vous, les dessous de cette réalité ont été mis à nu. Trois volets, trois regards, une même conclusion : il est temps que Casablanca transforme ce potentiel foncier en moteur réel de développement.
Alors, la capitale économique du Maroc parviendra-t-elle à briser le cercle vicieux du gaspillage et de l’inaction ? Ou continuera-t-elle à faire du surplace, assise sur une fortune qu’elle ne sait – ou ne veut – pas utiliser ?