L’or, par sa valeur précieuse, dépasse depuis longtemps, dans son rapport avec les familles marocaines, le simple rôle de parure féminine. Il constitue un refuge sûr pour l’épargne, un symbole de dignité et de fierté. À chaque moment de détresse ou de besoin urgent, sa vente ou son dépôt chez le bijoutier devient une solution honorable et digne.
Malgré les fluctuations que ses marchés ont connues au cours des dernières décennies, ce métal précieux conserve une place inébranlable dans l’esprit et le cœur des Marocains, tant pour sa valeur symbolique que matérielle. Même dans un contexte mondial instable — entre la pandémie de Covid-19, le retour de Trump sur la scène politique et la guerre commerciale déclenchée par ses droits de douane — l’or demeure, aux yeux des familles marocaines, un investissement prudent et une forme d’épargne préventive pour des jours incertains, où ni l’argent ni les proches ne peuvent être d’un grand secours.
Ainsi, la hausse du prix de l’or n’a pas freiné l’engouement des Marocains pour ce métal, malgré une conjoncture marquée par la cherté de la vie et les dépenses familiales axées sur les besoins essentiels avant les biens de luxe.
En suivant les indicateurs et les mouvements des marchés des métaux précieux, où l’or brille toujours comme la valeur la plus sûre pour une société qui croit en sa capacité à résister aux crises et à l’incertitude, l’annonce récente d’un allègement des droits de douane entre les deux plus grandes puissances économiques a suscité une ruée vers l’achat, tant de la part des investisseurs que des consommateurs marocains. Ces derniers ont développé une relation particulière avec l’or, adaptant leurs habitudes d’achat et de revente aux périodes clés.
Cette ruée a été accentuée par la baisse des prix enregistrée la semaine dernière sur les marchés mondiaux, bien que les analystes affirment que ce regain d’optimisme ne sera que temporaire, conséquence provisoire de l’accord sino-américain.
Le secteur de l’or a connu une hausse notable des prix, d’au moins 15 % entre avril et mai, un phénomène qui n’a pas épargné le marché marocain de la bijouterie, avec des prix atteignant voire dépassant les 1000 dirhams le gramme. Cette flambée n’a pourtant pas découragé les classes aisées, toujours enclines à acheter ce métal, que ce soit à des fins d’épargne ou d’investissement.
Il faut rappeler que les spéculations boursières autour de l’or font grimper les prix de trois à quatre fois par rapport aux quantités effectivement disponibles à la vente, ce qui impacte fortement le marché local.
Dans le cadre d’une stratégie d’investissement dans les actifs refuges, et plus précisément dans l’or, il est essentiel de rappeler que ce dernier demeure une valeur sûre, une façon de transformer la monnaie en capital productif.
Et même si le prix du gramme est passé de 400–500 à 700 dirhams, avec des prévisions franchissant bientôt les 1000 dirhams, l’investissement dans l’or n’est pas réservé aux riches. Toute personne peut en tirer profit, en raison des fluctuations constantes de sa valeur.
De nombreuses familles continuent d’en acheter malgré la hausse des prix, convaincues que l’or reste un investissement durablement rentable. Ceux qui ont déjà expérimenté ce type d’investissement en ont largement tiré profit, et ne craignent plus les hausses ou baisses du marché. En somme, l’or reste pour beaucoup un pari sûr, hier comme aujourd’hui.