Nous en sommes arrivés à importer tout ce que nous mangeons, alors que nous cultivions autrefois nos propres produits, et que nous exportions une grande quantité de produits alimentaires essentiels. Aujourd’hui, nous exportons des fruits que nous ne pouvons même pas produire en compétition avec les pays tropicaux, et nous importons des produits de base comme le blé et le riz, que le Maroc produisait parmi les plus importants et exportait vers de nombreux pays, notamment en Asie.
Nous avons atteint le niveau le plus bas en matière d’importation, où le gouvernement a pris en charge l’approvisionnement du marché national en viandes, en important des bovins et des ovins. Pourtant, cet effort n’a pas eu d’impact sur les prix, et nous avons ensuite eu recours à l’importation de viandes congelées dont la provenance reste floue, sans que cela ait vraiment résolu la situation.
Dernièrement, la dernière trouvaille du gouvernement pour approvisionner le marché national en poulet importé a vu les prix grimper, alors que les professionnels insistent sur le fait que le problème du poulet au Maroc ne concerne pas la production, mais plutôt le monopole. Alors pourquoi recourir à l’importation dans ce cas ?
L’importation est un processus commercial qui s’effectue à travers des contrats bien définis, mêlant aspects politiques et commerciaux, mais dans tous les cas, cela engendre une perte de souveraineté. Comment cela ?
Il est impossible de conclure des accords entre pays sans conditions politiques imposées par la puissance économique dominante, ce qui est toujours défavorable à celui dont l’économie est fragile. Nous n’étions pas censés en arriver à ce niveau, car notre pays produisait du blé, du riz et de nombreux produits alimentaires essentiels. Nous mangions ce que nous produisions et nous exportions, mais aujourd’hui, nous exportons des produits dont nous ne pouvons pas vivre, que nous ne pouvons pas concurrencer face à des pays qui n’y investissent rien, tout en exploitant nos nappes phréatiques.
Les conditions politiques sont toujours un moyen de perdre la souveraineté. Alors, y a-t-il une volonté au sein du gouvernement de perdre la souveraineté nationale à travers la perte de la souveraineté alimentaire ?
Celui qui perd sa souveraineté alimentaire perd sa souveraineté nationale, alors que les Marocains, petits et grands, s’efforcent de préserver la souveraineté nationale. Cela se reflète à travers une diplomatie active, qui a permis d’importantes percées dans plusieurs domaines, grâce aux visions éclairées de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. De nombreux pays ont reconnu la justesse de la proposition marocaine, qu’il s’agisse du soutien à l’autonomie ou de la reconnaissance claire de la marocanité du Sahara, de puissances mondiales comme la France et les États-Unis, ainsi que des pays voisins comme l’Espagne. Le Maroc a aussi fait des avancées dans le domaine de la sécurité, devenant un leader en matière de partage d’expertise avec de grands pays, ce qui a conduit à des reconnaissances incontestables. Sans oublier les sacrifices des sportifs marocains.
Malgré tous ces accomplissements, le gouvernement semble détruire tout cela comme si nous n’avions rien réalisé, en mettant le pays sous la tutelle étrangère par la perte de la souveraineté alimentaire, l’une des souverainetés les plus importantes.
Reste la question commerciale : existe-t-il une volonté cachée à cet égard, étant donné que l’importation est une activité commerciale qui permet, par le biais de la contrebande, de transférer de l’argent à ceux qui n’ont pas confiance dans le pays et le considèrent comme un hôtel ou un terrain fertile pour développer leurs propres affaires et enrichir leurs portefeuilles ?