Dans un événement marquant de l’histoire syrienne, Raghid Al-Tatari, ancien pilote syrien, a retrouvé sa liberté après avoir passé 43 ans dans les prisons du régime syrien. Son « crime » : avoir refusé en 1982 de bombarder la ville de Hama, théâtre d’un massacre sanglant.
Al-Tatari a été libéré en même temps que d’autres détenus, dans un contexte où le régime syrien s’effondre et où Bachar Al-Assad aurait fui le pays. L’ancien pilote, arrêté à l’âge de 27 ans, est aujourd’hui un septuagénaire.
Des photos récentes publiées sur les réseaux sociaux montrent un homme marqué par les années de captivité, contrastant avec les images de sa jeunesse en uniforme militaire. Les activistes l’ont surnommé « le doyen des prisonniers syriens », un titre symbolique de sa résilience face à l’oppression.
La libération de Raghid Al-Tatari intervient dans un mouvement plus large où des milliers de détenus ont été libérés de prisons tristement célèbres, comme celle de Saidnaya, connue pour ses actes de torture, d’exécutions sommaires et de violences sexuelles, selon des organisations de défense des droits de l’Homme.
Parmi les prisonniers libérés figurent des femmes et des enfants, détenus depuis le début de la révolution syrienne en mars 2011. L’opposition armée a également joué un rôle dans la libération de nombreux détenus, en prenant le contrôle de prisons situées à Hama, Homs, Alep et dans la région de la Ghouta.
Le refus de Raghid Al-Tatari d’exécuter des ordres injustes en 1982 a fait de lui une figure emblématique de la lutte contre la tyrannie. Son courage, payé au prix fort, rappelle l’importance de la dignité et de l’humanité, même dans les circonstances les plus sombres.
La libération de ce héros suscite l’espoir parmi les familles syriennes, qui attendent encore le retour de leurs proches disparus. Avec l’effondrement du régime, une nouvelle ère semble s’ouvrir, marquée par l’espoir d’une justice pour les victimes et d’une reconstruction basée sur les valeurs de liberté et de dignité.