Le bureau de l’Assemblée nationale a officiellement transmis le dossier de Mohamed Boudrika, député du Rassemblement National des Indépendants (RNI), au tribunal constitutionnel. Cette démarche vise à examiner la possibilité de le déchoir de son mandat parlementaire en raison de son absence prolongée, jugée injustifiée, durant toute une année législative depuis le 8 janvier 2024. Malgré plusieurs avertissements, l’ancien président du Raja Casablanca n’a fourni aucune explication formelle à son absence.
La décision du bureau s’appuie sur les dispositions de la loi organique n° 27.11 relative à l’Assemblée nationale. Le tribunal constitutionnel sera chargé de statuer sur ce dossier et d’en tirer les conséquences légales nécessaires. Cette affaire met en lumière la rigueur croissante dans l’application des lois encadrant la présence et la participation des parlementaires.
En parallèle, Mohamed Boudrika fait face à des enquêtes judiciaires à l’étranger. Arrêté à l’aéroport de Hambourg en juillet 2024, il est soupçonné d’être impliqué dans des affaires juridiques encore non élucidées. Les autorités allemandes ont transmis des documents à leurs homologues marocains, mais aucune extradition n’a encore eu lieu.
En mai 2024, un tribunal administratif à Casablanca avait déjà ordonné son éviction de la présidence de l’arrondissement de Mers Sultan, une décision qui s’inscrivait dans une série de procédures judiciaires à son encontre.
La situation de Boudrika, désormais en dehors du territoire marocain, soulève des questions sur la coopération judiciaire internationale. Elle met également en évidence les défis auxquels fait face le système judiciaire marocain pour garantir la responsabilité des personnalités publiques, qu’elles soient au pays ou à l’étranger.