Le gouvernement d’Aziz Akhannouch est censé être celui de tous les Marocains : ceux qui ont voté pour son parti majoritaire, ceux qui ont voté contre, et même ceux qui ont choisi de s’abstenir, que ce soit par conviction ou par désintérêt. Mais aujourd’hui, il apparaît clairement que c’est uniquement le gouvernement d’Aziz Akhannouch.
Dès son premier jour, nous avons qualifié cette équipe de « gouvernement de l’agrégation des grands intérêts », affirmant que la construction d’une majorité en fusionnant trois grands partis et en laissant le pays sans réelle opposition nuit profondément à la politique nationale.
L’adresse royale exhortant le peuple marocain à ne pas pratiquer le rituel du sacrifice et à se contenter des célébrations religieuses de l’Aïd a mis en lumière l’échec du Plan Maroc Vert, un projet colossal supervisé par Akhannouch depuis plus de 16 ans. Ce plan a laissé le pays dépendant de l’étranger, que ce soit en matière de sécurité alimentaire ou pour l’approvisionnement en viandes rouges, rendant impossible la constitution d’un cheptel suffisant pour l’Aïd.
Le message royal a replacé les choses dans leur juste contexte, à la fois religieux, scientifique et logique, tout en libérant les Marocains d’un fardeau imposé par la mauvaise gestion du gouvernement. Celui-ci a privé la population de mesures d’allègement, préférant se consacrer aux intérêts des grandes entreprises, au détriment d’une vision claire pour améliorer le quotidien des citoyens. Résultat : une population étranglée par la spéculation, le monopole et une flambée des prix sans fin, peinant même à se nourrir.
Un gouvernement préoccupé par les élections de 2026
L’initiative royale incarne l’État du peuple, tandis que les trois partis au pouvoir se disputent déjà la première place pour les élections de 2026. Leur objectif ? Diriger ce qu’ils appellent « le gouvernement du Mondial », autrement dit, piloter les affaires publiques jusqu’en 2030, année où le Maroc co-organisera la Coupe du Monde avec l’Espagne et le Portugal.
Or, ce projet d’envergure est une initiative portée par le roi lui-même, qui a annoncé la candidature du Maroc avant même ses deux partenaires européens et qui a désigné un comité de supervision dirigé par le président de la Fédération royale marocaine de football.
Nous avons déjà dénoncé l’appellation « gouvernement du Mondial », qui n’a aucune légitimité et relève d’une simple stratégie électorale. Le rôle d’un gouvernement n’est pas d’organiser une Coupe du Monde, mais de gérer les affaires publiques !
Et puis, comment peut-on accueillir un tel événement alors que le peuple souffre du chômage, de la précarité et de la faim ?
La priorité du gouvernement devrait être de préparer un environnement socio-économique propice, pas de transformer le pays en une société de nécessiteux, offrant ainsi une image négative du Maroc.
Un avertissement royal clair
Le roi a directement mis en garde le gouvernement et les responsables politiques, car la situation prenait une tournure dangereuse et risquait d’empirer. C’est dans ce contexte qu’il a pris des mesures pour soulager les citoyens.
Pendant ce temps, le chef du gouvernement se contente d’envoyer une circulaire sur l’emploi à ses ministres, croyant que le chômage peut se résoudre par un simple courrier, sans proposer de vraies solutions.
Cette circulaire ne fait que préparer le terrain pour le gouvernement « du Mondial », alors qu’Akhannouch tente de justifier la crise de l’emploi rural par la sécheresse, alors que la réalité est toute autre : le chômage en milieu rural est aussi une victime du Plan Maroc Vert.