Les retombées de l’élan international en faveur de l’initiative marocaine d’autonomie, proposée depuis 2007 pour résoudre le conflit artificiel autour du Sahara marocain, commencent à se faire sentir. Cela s’est notamment reflété dans le dernier briefing de Staffan de Mistura, envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, connu pour ses penchants en faveur de l’autre partie, et qui ne les cache guère. Pour la première fois, son exposé a laissé entrevoir une tonalité favorable à l’autonomie.
Il est peu probable que De Mistura ait pris une telle posture sans les évolutions notables dans les positions de grandes puissances influentes au sein de la communauté internationale, notamment les membres permanents du Conseil de sécurité et les pays historiquement ou géopolitiquement impliqués dans le dossier.
L’exposé, bien que parsemé de formulations ambiguës – caractéristiques du langage habituel de De Mistura – s’est révélé globalement porteur d’un certain optimisme. Il a, dans son ensemble, soutenu la vérité tout en appelant à une résolution rapide du dossier.
En dépit des interrogations qu’il a soulevées, De Mistura n’a pas caché que le climat géopolitique actuel est particulièrement propice à une résolution du conflit. Il a rappelé que cela fait désormais plus de cinquante ans que cette question est débattue dans les couloirs de l’ONU.
Selon lui, les trois prochains mois représentent une opportunité pour évaluer dans quelle mesure un nouvel élan, soutenu par un engagement actif et renouvelé de certains membres du Conseil, y compris les membres permanents, pourrait contribuer à une accalmie régionale et, en parallèle, ouvrir une nouvelle feuille de route vers une solution définitive au conflit du Sahara marocain.
Ce diplomate, peu enclin à montrer le moindre signe de sympathie envers le Maroc jusqu’ici, estime désormais que le scénario actuel offre une réelle capacité à mobiliser un soutien efficace. La session du Conseil de sécurité prévue en octobre 2025 pourrait ainsi devenir un moment décisif.
Il devient difficile d’ignorer la nouvelle réalité sur le terrain et la dynamique de soutien international croissant à l’initiative marocaine d’autonomie. Le briefing de De Mistura a mis en lumière deux développements majeurs : d’une part, la rencontre entre le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue américain, Marco Rubio. Dans un communiqué du département d’État américain, Washington a réitéré son soutien clair à la déclaration de l’ancien président Trump de 2020, renouvelant son engagement envers l’initiative « sérieuse et crédible » d’autonomie.
Pour rappel, Trump avait, lors d’un appel téléphonique avec le Roi Mohammed VI, annoncé que les États-Unis reconnaissaient la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Cette décision a été concrétisée par la signature d’une carte officielle incluant le Sahara marocain par l’ambassadeur américain à Rabat de l’époque.
Le second point évoqué dans le briefing de De Mistura concerne la visite du ministre français des Affaires étrangères en Algérie, qui a soigneusement évité toute référence au dossier du Sahara marocain, contrairement aux attentes algériennes. Cette visite est intervenue après un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune.
De Mistura a par ailleurs signalé que la nouvelle administration américaine prévoit de s’impliquer directement dans la facilitation d’une solution concertée. Dans un tel cadre, et sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, l’ONU pourrait jouer un rôle de soutien important à cette démarche.
À la lumière de ces faits, il est raisonnable d’anticiper des développements profonds dans les mois à venir, susceptibles de rapprocher un règlement définitif de la question du Sahara marocain.