La décision royale d’annuler le rituel du sacrifice de l’Aïd cette année, en raison de la baisse significative du cheptel et des répercussions économiques et sociales, a suscité de vives préoccupations parmi les éleveurs, en particulier les petits producteurs, qui dépendent largement des revenus de la vente des moutons pendant cette période pour compenser leurs pertes.
Des éleveurs fragilisés par la sécheresse et la hausse des coûts
Dans ce contexte, Mohamed Jedari, expert en économie, a souligné que le gouvernement doit adopter des mesures d’accompagnement pour protéger les petits éleveurs, déjà affectés par la sécheresse et la hausse des coûts de production.
Il a averti que l’absence de soutien pourrait aggraver les difficultés financières de cette catégorie, qui compte sur l’Aïd pour équilibrer leurs budgets annuels.
Dans une déclaration au journal « Sawt Al-Maghrib », Jedari a insisté sur la nécessité d’une approche globale et rationnelle pour traiter cette problématique, en plaidant pour une stratégie durable de gestion des ressources en eau, à travers l’investissement dans le dessalement et la construction de barrages, au lieu de se reposer uniquement sur des précipitations aléatoires.
Des mesures concrètes pour alléger la pression sur les éleveurs
L’économiste a recommandé plusieurs mesures immédiates pour atténuer l’impact de l’annulation du sacrifice :
Fournir des aliments pour bétail à des prix subventionnés ou fixer un plafond de prix pour limiter la charge financière sur les éleveurs.
Accorder des aides financières directes aux éleveurs pour les aider à reconstituer leur cheptel après les pertes subies.
Faciliter l’accès aux crédits bancaires à des taux préférentiels pour soutenir leurs capacités de production à long terme.
Jedari a également souligné que, malgré les défis, l’annulation du rituel pourrait avoir des effets positifs, tels que l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages à revenus modestes, ainsi que la préservation du cheptel national et la réorganisation durable du secteur de l’élevage.
Des appels parlementaires pour des mesures d’accompagnement
Face aux inquiétudes croissantes, le groupe parlementaire du progrès et du socialisme a interpellé le gouvernement sur la nécessité de mettre en place des mesures concrètes en faveur des petits et moyens éleveurs.
Dans une question écrite adressée au ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed Bouari, le député Rachid Hammouni a souligné que de nombreux éleveurs ruraux dépendent principalement des revenus de la vente des moutons pour subvenir à leurs besoins.
Hammouni a rappelé que si l’objectif noble de la décision royale est de soutenir les citoyens face aux défis économiques et climatiques, il est également du devoir du gouvernement de veiller à ce que les petits éleveurs ne soient pas laissés pour compte.
Un défi pour le gouvernement : concilier soutien économique et durabilité
Alors que les débats autour des conséquences de l’annulation du sacrifice se poursuivent, le gouvernement est confronté à un double défi :
Mettre en œuvre la vision royale pour alléger la pression économique sur les ménages.
Adopter des mesures de soutien durables pour protéger l’économie pastorale, essentielle pour la sécurité alimentaireet le développement rural au Maroc.