Au lendemain des projections en compétition officielle de la 25e édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK), l’effervescence ne faiblit pas. Le complexe culturel Mohammed VI cède le relais à la Chambre de commerce de la ville, qui devient, l’espace d’une journée, un véritable laboratoire d’idées pour débattre des œuvres présentées.
Dans une atmosphère à la fois studieuse et conviviale, cinéastes, critiques et passionnés échangent autour de la création cinématographique africaine, en disséquant les étapes de production : de l’idée initiale à la postproduction, en passant par l’écriture et le tournage.
Parmi les voix marquantes du jour, la réalisatrice togolaise Angela Aquereburu Rabatel, dont le long-métrage « Mikoko » a été projeté lundi dans le cadre de la compétition officielle, n’a pas caché son enthousiasme. « J’ai été impressionnée par la qualité et la profondeur des échanges », a-t-elle confié à la MAP. Également directrice de la télévision nationale béninoise, la cinéaste a salué un débat riche, tant sur le fond que sur la forme, révélateur selon elle d’un réel engagement critique vis-à-vis des œuvres présentées.
Pour elle, ces moments d’échange constituent un précieux baromètre de l’impact du film sur le public et un levier de réflexion sur les thématiques explorées.
Participante pour la première fois au FICAK, Angela Aquereburu s’est dite ravie de découvrir au Maroc une mosaïque de films reflétant la diversité culturelle et narrative du continent africain.
Le critique marocain Saïd El Mazouari, habitué du festival, abonde dans le même sens. Il souligne que le FICAK a toujours accordé une place centrale aux débats, considérant ceux-ci comme une signature du festival. « Depuis ses débuts, Khouribga a su instaurer un espace de dialogue où se croisent critiques, cinéastes et cinéphiles autour des grands enjeux du cinéma africain », indique-t-il.
El Mazouari insiste sur le caractère unique de ces échanges, qui se poursuivent parfois jusqu’à tard dans la nuit, un fait rare dans les festivals internationaux, et qui témoigne de la vitalité intellectuelle du rendez-vous khouribgui.
Cette 25e édition se distingue aussi par une diversité notable dans les films en compétition, reflétant la richesse des expressions cinématographiques africaines, toutes générations et sensibilités confondues.
Placée sous le thème « Du griot à l’algorithme, le cinéma évolue », l’édition 2025 du FICAK explore les mutations profondes du 7e art à l’ère de l’intelligence artificielle. Organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le festival rassemble cette année quelque 350 professionnels du cinéma venus de 45 pays, pour une semaine de célébration de la créativité, de l’engagement et de la résilience du cinéma africain.