Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi au siège central du Parti de la Justice et du Développement (PJD) à Rabat, Abdelilah Benkirane, secrétaire général du parti, a lancé un appel ferme au Premier ministre, Aziz Akhannouch, pour qu’il démissionne de son poste. Il a proposé qu’un autre membre du Rassemblement National des Indépendants (RNI) prenne les rênes du gouvernement.
Cette prise de position intervient dans un contexte de vives critiques autour du projet de dessalement d’eau de mer à Casablanca, un dossier où Akhannouch est accusé de conflit d’intérêts.
Conflit d’intérêts et soutien financier controversé
Benkirane a accusé Akhannouch de cumuler des rôles incompatibles, notamment celui de chef de gouvernement, de dirigeant d’entreprise et de bénéficiaire d’aides publiques. Selon lui, Akhannouch aurait bénéficié d’un soutien financier de l’État à hauteur de 20 milliards de dirhams, malgré ses déclarations affirmant le contraire. Benkirane a dénoncé cette situation comme étant « un mensonge envers le peuple marocain ».
Un appel au changement dans la continuité
Le leader du PJD a insisté sur le fait que son parti ne cherche pas à renverser le gouvernement ou à occuper sa place. « Nous avons travaillé avec Akhannouch dans le passé, et nous ne visons pas à prendre son poste. Mais il est impératif qu’il cède sa place à quelqu’un d’autre pour préserver la crédibilité des institutions et éviter de nuire à l’image du gouvernement », a-t-il déclaré.
Préserver la confiance des Marocains
Benkirane a souligné que le maintien d’Akhannouch à son poste dans un contexte de polémiques répétées pourrait éroder davantage la confiance des citoyens dans les institutions publiques. Il a également réitéré l’engagement de son parti à soutenir le bon fonctionnement des institutions étatiques, tout en appelant à des réformes structurelles pour éviter de futurs conflits d’intérêts.
Une pression croissante
Ces déclarations surviennent alors que les critiques envers Akhannouch se multiplient, aussi bien au sein du Parlement que dans l’opinion publique. Selon des observateurs, cet appel de Benkirane pourrait accroître la pression sur le Premier ministre, au moment où le Maroc fait face à des défis économiques et sociaux importants.
Dans ses remarques finales, Benkirane a exhorté le RNI à proposer un successeur apte à gérer le gouvernement en toute transparence et sans conflit d’intérêts, estimant que « la stabilité du pays et la confiance des citoyens en dépendent ».