Les tensions au sein de la coalition gouvernementale marocaine s’intensifient à mesure que les élections approchent. Les chefs des trois partis formant la majorité – le Rassemblement national des indépendants (RNI), l’Istiqlal et le Parti authenticité et modernité (PAM) – se sont réunis ce mercredi 29 janvier pour discuter des « derniers développements », selon des sources partisanes.
Contrairement aux précédentes réunions, aucune annonce officielle n’a été faite concernant la date ou le lieu de cette rencontre, alimentant les spéculations sur une montée des tensions au sein du gouvernement.
D’ordinaire, les réunions de la présidence de la majorité sont publiques, avec la présence des médias et des déclarations mettant en avant « l’unité » et « l’harmonie » de l’alliance. Cette fois-ci, cependant, la rencontre s’est tenue à huis clos, sans qu’aucun communiqué officiel ne soit publié avant tard dans la soirée.
Des sources internes à la coalition révèlent que ce retard est dû à des désaccords sur la formulation du communiqué, signe supplémentaire des tensions croissantes entre les partenaires du gouvernement.
Une fracture de plus en plus visible
Les dissensions au sein de la majorité ne sont plus seulement des rumeurs, elles sont désormais manifestes, notamment entre le PAM d’un côté et ses alliés du RNI et de l’Istiqlal de l’autre. La tension a atteint son paroxysme lorsque Mohamed Aujjar, cadre influent du RNI et ancien ministre de la Justice, a vivement critiqué la ministre de l’Habitat, Fatima-Zahra Mansouri, figure de proue du PAM.
Invité de l’émission Point à la ligne sur Al Aoula, Aujjar a dénoncé la gestion du ministère, pointant du doigt « la bureaucratie et la lourdeur administrative » qui, selon lui, freinent le secteur du logement et ont un impact négatif sur l’emploi, l’une des priorités du gouvernement.
Le PAM n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué de son bureau politique, le parti a défendu le bilan de la ministre, mettant en avant « des résultats concrets et positifs », et considérant son travail comme l’un des « points forts » de l’action gouvernementale. Mais le PAM ne s’est pas arrêté là : il a également accusé ses partenaires de ne pas respecter la charte de la majorité et a exigé la tenue régulière des réunions de la présidence de la coalition pour débattre des évolutions politiques.
Un avenir incertain pour la coalition
Ces tensions surviennent à un moment critique, alors que les échéances électorales se profilent à l’horizon, rendant la situation politique encore plus complexe pour la majorité. La coalition gouvernementale parviendra-t-elle à surmonter ses différends ou ces fractures mèneront-elles à une recomposition du paysage politique avant les élections ?