Face à la flambée des prix des viandes rouges sur le marché local, le Maroc adopte une stratégie proactive en se tournant vers l’importation de viandes « halal » en provenance de l’Argentine et de l’Espagne. Ces mesures visent à soulager les ménages, affectés par la hausse des coûts, tout en soutenant la compétitivité du secteur.
Dans certaines villes comme Casablanca, le prix des viandes rouges a atteint des niveaux records, frôlant les 120 dirhams par kilogramme. Cette augmentation sans précédent est due à une conjoncture marquée par le stress hydrique, l’envolée des coûts des intrants agricoles et les perturbations des marchés internationaux.
Pour pallier cette crise, le Maroc a récemment intégré des viandes argentines certifiées « halal ». Ces produits, réputés pour leur qualité et leurs prix compétitifs, répondent aux normes marocaines et ciblent les grandes villes comme Casablanca et Rabat, où la demande est particulièrement forte.
En parallèle, un partenariat avec sept entreprises espagnoles a permis d’introduire sur le marché local des viandes rouges à un coût moyen de 7,65 euros par kilogramme, soit environ 80 dirhams. Ces viandes sont proposées aux consommateurs à des prix oscillant entre 70 et 80 dirhams par kilogramme, offrant une alternative économique face à la hausse des produits locaux.
Au-delà des importations, ces initiatives s’inscrivent dans un plan stratégique ambitieux visant à restructurer la filière viande rouge. L’objectif est d’accroître la production annuelle à 850.000 tonnes d’ici 2030, de moderniser 120 abattoirs agréés et d’optimiser la productivité en augmentant le poids moyen des carcasses à 270 kg pour les bovins et 20 kg pour les ovins.
En adoptant cette double approche – importations ciblées et modernisation de la filière – le Maroc cherche à stabiliser durablement les prix, tout en soutenant les consommateurs et les acteurs du secteur.