La presse écrite au Maroc traverse une crise profonde suite à l’annonce de la Société Arabo-Africaine de Distribution et d’Édition de la Presse (SAPRESS) de son intention d’imposer de nouvelles mesures financières aux éditeurs.
Dans ce contexte, la Fédération Marocaine des Éditeurs de Journaux (FMEJ) met en garde contre les répercussions de ces décisions, qui pourraient entraîner la disparition définitive de la presse nationale écrite des kiosques.
SAPRESS, qui détient le monopole de la distribution des journaux au Maroc, a entamé des négociations individuelles avec les éditeurs pour leur annoncer ces nouvelles mesures.
Celles-ci incluent des frais supplémentaires en échange de la poursuite de la distribution, une situation aggravée par la réduction significative du soutien de l’État alloué à l’unique distributeur national.
Bien que l’État ait consenti d’importants efforts financiers pour soutenir le secteur de la distribution de la presse, notamment par un soutien exceptionnel à SAPRESS ces dernières années, les résultats se sont avérés peu concluants pour les éditeurs.
Ni l’élargissement de la couverture géographique, ni l’augmentation des tirages n’ont été réalisés. De plus, des retards dans le paiement des créances ont fragilisé encore davantage les entreprises de presse.
Pour la Fédération Marocaine des Éditeurs de Journaux, la problématique dépasse le simple conflit commercial entre SAPRESS et les éditeurs.
Il s’agit d’une question d’intérêt national, qui pourrait éclipser la presse écrite marocaine, privant ainsi le pays d’un média indispensable pour défendre ses intérêts stratégiques et informer ses citoyens.
La Fédération appelle le gouvernement à ouvrir un dialogue sérieux entre SAPRESS, les éditeurs et les autorités pour trouver une solution globale et durable à la crise de distribution de la presse.
Elle exhorte également SAPRESS à suspendre ses nouvelles mesures financières et à travailler de concert avec les pouvoirs publics pour rétablir l’équilibre financier de l’activité de distribution, sans pénaliser les éditeurs.
Dans ce contexte préoccupant, l’avenir de la presse écrite marocaine est incertain. Une réponse coordonnée et rapide des différents acteurs est indispensable pour sauver ce secteur historique, qui a longtemps contribué à l’enrichissement du paysage médiatique national.