La ville de Ben Ahmed, ou la tribu de Mzab composée de nombreuses branches, s’inscrit profondément dans l’histoire en tant que civilisation ancienne ayant donné naissance à certains des hommes d’État les plus loyaux et sincères. De cette terre sont issus des savants, des imams, des juristes, des sportifs, des journalistes, ainsi que d’illustres professionnels du droit qui ont brillé dans la magistrature, le barreau et les métiers judiciaires, sans oublier de hauts responsables de la sécurité nationale. On y trouve aussi des intellectuels, des créateurs et des artistes. Cette ville a attiré des étrangers venus des quatre coins du monde en quête de savoir, qui l’ont aimée au fil des années et y ont investi dans divers secteurs, notamment l’agriculture.
Parler des tribus de Mzab, c’est parler de gens qui aiment la vie, qui la célèbrent et créent la joie. Les agriculteurs et éleveurs des tribus de Mzab, après chaque saison de récolte et la vente du bétail et des produits de cette terre généreuse — terre de gens tolérants, généreux, bienveillants à travers l’histoire — organisent des fêtes équestres traditionnelles, dressent les tentes et célèbrent dans la joie, le partage et la convivialité, invitant tout le monde à des festins de grillades et de plats traditionnels dans une ambiance d’allégresse et de bonheur partagé entre tribus.
C’est ici qu’intervient le refus catégorique face à la campagne de stigmatisation visant ces tribus, coïncidant avec un fait divers qui peut se produire partout dans le monde : un individu commet des meurtres et mutile des corps — on ignore s’il souffre de troubles mentaux passagers, chroniques ou saisonniers. Certains ont profité de cet événement pour faire passer la ville pour un repaire de meurtriers et de criminels, relayant des récits fictifs, loin de toute réalité, attribuant aux habitants des traits infondés. Les réseaux sociaux ont relayé une image déformée, comme si ces populations étaient passionnées par le crime.
La course au sensationnalisme et aux vues a poussé certains à publier et diffuser, heure après heure, des nouvelles sans fondement, ni lien avec la réalité ou la logique. Les rumeurs et fausses informations ont proliféré, nourries par une ignorance flagrante de certains détenteurs de micros à la recherche de « buzz ».
Cela a donné lieu à une vague de harcèlement et de stigmatisation envers les tribus de Mzab et l’histoire de cette ville ancienne, que beaucoup méconnaissent totalement. Certains, n’ayant même jamais entendu parler de Ben Ahmed, s’y sont rendus en bus ou en taxi à la recherche de notoriété, et face à leur échec, ont tenté de provoquer une fausse agitation.
Les tribus de Ben Ahmed ont un passé glorieux enraciné dans l’histoire. Elles ont toujours été, et demeurent, une source d’hommes d’État fidèles, d’intellectuels brillants, de militaires et d’officiers loyaux, ainsi que de magistrats réputés pour leur justice et leur compétence.
Aujourd’hui, l’heure est au rejet. Rejet des stéréotypes que certains ont tenté d’imposer à ces tribus. Rejet de toute atteinte à leur réputation en les associant à un crime isolé, commis par une personne souffrant probablement de troubles mentaux et n’ayant pas bénéficié d’un accès aux soins nécessaires.