L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a révélé que le Maroc se classe à la 120e position sur 180 pays dans l’édition 2025 du Classement mondial de la liberté de la presse, gagnant ainsi neuf places par rapport à 2024, où il occupait la 129e place.
Malgré cette légère amélioration, RSF considère toujours la situation de la liberté de la presse au Maroc comme « difficile », une catégorie représentée par la couleur orange sur sa carte. L’organisation signale que les journalistes indépendants y subissent des pressions constantes, avec une intensification des restrictions visant les médias critiques, à l’approche des élections prévues pour 2026.
Selon le rapport, le chef du gouvernement exploite ses prérogatives pour resserrer l’étau sur la presse, tandis que le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a intensifié les poursuites judiciaires à l’encontre des journalistes au cours de l’année.
RSF dénonce également le manque de véritable pluralisme dans les médias marocains, qui ne reflètent pas la diversité réelle des opinions politiques. Ce constat est dressé malgré les garanties offertes par la Constitution marocaine en matière de liberté d’expression, d’accès à l’information, et d’interdiction de la censure préalable. La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) est pourtant censée veiller au respect du pluralisme.
Par ailleurs, bien qu’un nouveau code de la presse, promulgué en juillet 2016, ait supprimé les peines privatives de liberté pour les délits de presse, les autorités continuent d’avoir recours au code pénal pour poursuivre les médias critiques.
Le rapport met enfin en lumière la précarité économique des journalistes marocains. Les médias indépendants peinent à assurer leur viabilité financière, notamment à travers les revenus publicitaires, ce qui menace directement leur survie. Faute de soutien et de stabilité économique, ces organes de presse risquent de disparaître, conclut RSF.