Les précipitations abondantes qui ont touché de vastes régions du Maroc ces dernières semaines ont apporté un souffle d’espoir aux agriculteurs tout en augmentant les réserves d’eau des barrages. Face à une sécheresse persistante, ces pluies représentent une bouffée d’oxygène pour le secteur agricole et la gestion des ressources hydriques.
Une amélioration notable du niveau des barrages
Selon les données officielles, le taux de remplissage total des barrages au Maroc a atteint 30,4 % au 12 mars 2025, enregistrant une légère hausse bienvenue après des mois de déficit pluviométrique. Dans le bassin de la Moulouya, particulièrement touché par le stress hydrique, le taux de remplissage a dépassé 49 % au 10 mars.
Kamal Aberkani, expert en sciences agronomiques et professeur à la Faculté pluridisciplinaire de Nador, souligne l’impact positif de ces précipitations : « Ces pluies revitalisent la nappe phréatique et réduisent la salinité des sols, un problème exacerbé par la sécheresse des dernières années. »
Des bénéfices directs pour l’agriculture
Ces précipitations apportent des avantages immédiats aux pâturages et aux cultures fourragères, améliorant l’alimentation du bétail et réduisant les coûts d’approvisionnement en fourrage. Les cultures d’automne, comme les céréales, les légumineuses et la betterave sucrière, devraient également en tirer profit, surtout dans les zones irriguées par les eaux de surface et souterraines.
Selon M. Aberkani, « les arbres fruitiers en période de floraison, tels que les agrumes, les amandiers, les oliviers et les vignes, bénéficieront également de cette recharge hydrique ». De plus, ces pluies encouragent les agriculteurs à entamer les semis de printemps, en espérant que cette dynamique pluvieuse se poursuive dans les mois à venir.
Vers une gestion optimisée des ressources hydriques
Bien que ces pluies soient une bénédiction, elles soulèvent également la question de la gestion efficace de l’eau. Une grande partie des précipitations se perd encore en mer, faute d’infrastructures adéquates de stockage et de réutilisation.
L’expert insiste sur la nécessité d’optimiser la gestion de ces ressources : « Il est crucial d’investir dans des infrastructures modernes de collecte et de stockage pour tirer pleinement parti des précipitations. »
En conclusion, M. Aberkani appelle à poursuivre les efforts en matière de gestion des ressources hydriques afin d’anticiper les futures fluctuations climatiques. Une approche proactive et durable est essentielle pour assurer la sécurité hydrique du pays et répondre aux besoins croissants de l’agricultureet de la population.