Dans le cadre de la coordination continue et des consultations régulières concernant les différentes problématiques du secteur de la presse et de l’édition, la Fédération Marocaine des Éditeurs de Journaux, la Fédération Marocaine des Médias, et la Fédération Nationale de la Presse, des Médias et de la Communication, affiliée à l’Union Marocaine du Travail, soulignent l’absence de tout dialogue sérieux avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, ainsi que le manque de toute initiative de concertation comme cela se faisait dans les années précédentes.
Les organisations signataires de ce communiqué font part de leurs préoccupations concernant les conséquences du nouveau système de soutien public, élaboré par le ministère concerné et approuvé par le gouvernement. À cet égard, elles soulignent ce qui suit :
1- L’adoption d’un décret gouvernemental en décembre 2023 et d’un arrêté ministériel commun sans aucune concertation préalable avec les organisations signataires, malgré leur représentation légale dans le secteur. 2- Le décret gouvernemental impose une condition relative aux cartes professionnelles qui semble exagérée, notamment pour la presse numérique et régionale. 3- Le décret gouvernemental introduit des conditions difficiles et étranges qui ont exclu la plupart des imprimeries de journaux régionaux et de petite taille du droit au soutien. 4- L’arrêté ministériel commun impose une condition de chiffre d’affaires qui ne correspond pas à la réalité des nombreuses entreprises de taille moyenne, petite et très petite opérant dans le secteur, et porte atteinte à l’image des droits humains de notre pays en matière de soutien public au capital médiatique, tout en excluant la majorité des journalistes auto-entrepreneurs. 5- L’arrêté ministériel exclut implicitement toutes les entreprises de presse régionales de l’accès au soutien public, ce qui menace la pluralité et la diversité du paysage médiatique national et renforce la domination et le monopole.
Les organisations signataires attirent l’attention sur ces anomalies et demandent au gouvernement et à son Premier ministre de revoir le décret et l’arrêté ministériel de manière à préserver la stabilité du secteur et à protéger les emplois, tout en garantissant la pluralité et la diversité dans notre pays.
Les organisations et les entités signataires insistent également sur la nécessité de créer des conditions de travail adaptées pour le personnel du secteur, de mettre à jour la convention collective et de la signer, avec la participation des organisations professionnelles concernées, conformément à la législation en vigueur. Elles soulignent leur volonté de discuter de ces sujets de manière constructive, à l’écart de toute décision unilatérale ou d’imposition d’une réalité contraire à la loi, ou d’un monopole unilatéral.
Dans le même contexte, les organisations signataires rappellent le sort de l’Autorité de régulation autonome et réitèrent leur inquiétude face à la persistance d’une situation transitoire. Elles tiennent le gouvernement responsable et lui demandent d’accélérer le retour à la législation à ce sujet, permettant ainsi aux journalistes et éditeurs de choisir leurs représentants de manière démocratique et indépendante.
Les organisations et entités professionnelles signataires, tout en réaffirmant leur engagement fort à combattre les fausses informations, la vulgarité et la propagation de rumeurs, appellent le gouvernement à prendre en compte les besoins de notre pays pour une presse professionnelle crédible tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières. Elles demandent que toutes les conditions nécessaires soient mises en place pour assurer la stabilité du secteur, rejeter le monopole dans ce domaine, et élaborer un cadre juridique propice à la préservation de la pluralité et de la diversité du paysage médiatique national.
Enfin, les organisations signataires appellent à l’unification de la profession médiatique nationale, à rejeter la fragmentation et à s’opposer aux idées de domination sur le secteur, en exprimant démocratiquement et de manière pluraliste les revendications de toutes les composantes du paysage médiatique national sans exclusion ni discrimination.