Au cours des dernières semaines, la Ligue professionnelle marocaine a connu des changements notables au niveau des staffs techniques des clubs. Le dernier en date a été le licenciement de l’entraîneur italien Guglielmo Arena du Maghreb de Fès (MAS), suivi de la fin du contrat du technicien portugais Ricardo Sa Pinto avec le Raja de Casablanca. Ces événements ont ravivé le débat sur la capacité des entraîneurs étrangers à s’adapter aux spécificités du championnat marocain, un championnat qui présente de nombreux défis influençant la performance des coachs.
Les défis spécifiques des entraîneurs étrangers
Le licenciement de Guglielmo Arena est survenu après une série de résultats décevants avec le MAS, l’équipe n’ayant pas réussi à trouver un équilibre dans son jeu depuis le début de la saison. En dépit des attentes élevées suscitées par son recrutement pour remplacer Abdelhay Ben Seltane, les résultats ont déçu les supporters, menant à son renvoi après la défaite contre le Renaissance de Berkane lors de la 15e journée.
D’un autre côté, le départ de Ricardo Sa Pinto du Raja de Casablanca a été moins dramatique, avec une rupture à l’amiable après des résultats en dents de scie, malgré une victoire contre l’Union Touarga. Cette décision a été principalement motivée par des tensions entre l’entraîneur et la direction du club, dans un contexte de pressions croissantes de la part des supporters.
Les causes de l’échec des entraîneurs étrangers
Les observateurs du football marocain estiment que plusieurs facteurs expliquent l’échec de certains entraîneurs étrangers à s’imposer dans la Ligue marocaine. Parmi les principales raisons, on note le manque de connaissance de l’environnement local. En effet, le championnat marocain possède des spécificités culturelles et techniques qui le rendent difficile à appréhender pour les coachs étrangers, qui doivent souvent prendre un temps d’adaptation pour comprendre les exigences du championnat et la nature des joueurs.
Un autre facteur clé réside dans la pression exercée par les supporters et les médias. Les supporters marocains sont réputés pour leurs attentes élevées et leur manque de patience vis-à-vis des résultats négatifs. Cette pression est particulièrement forte pour les entraîneurs étrangers qui, en raison de leur manque d’expérience locale, ont besoin de plus de temps pour instaurer leur jeu et comprendre les dynamiques de la compétition.
Les choix des clubs et les stratégies à revoir
Il est également important de souligner que de nombreux clubs marocains choisissent leurs entraîneurs en fonction de leur réputation ou de leurs réussites dans d’autres compétitions, sans prendre en compte la compatibilité de l’entraîneur avec les besoins spécifiques de l’équipe et les réalités du championnat marocain. De plus, l’absence de stratégie claire dans la gestion des clubs complique la tâche de tout entraîneur, qu’il soit local ou étranger, pour réussir. Les changements fréquents de direction sportive rendent difficile la construction d’un projet sportif stable à long terme.
L’entraîneur local : une solution envisageable ?
Face à la multiplication des échecs des entraîneurs étrangers, des questions légitimes se posent sur la nécessité de privilégier les entraîneurs locaux. En effet, ces derniers sont généralement plus familiers avec les réalités du championnat et les exigences des clubs marocains. Cependant, leur succès dépendra également de la mise en place d’une structure professionnelle qui leur permette de travailler dans des conditions optimales. Le soutien de la direction est essentiel pour permettre à l’entraîneur de mener à bien son projet.
Conclusion
Malgré les échecs répétés de certains entraîneurs étrangers, il ne faut pas généraliser ce constat, car des réussites sont également possibles, comme en témoigne l’expérience de Patrice Carteron ou de Walid Regragui, qui ont réussi à s’imposer dans le championnat marocain. Toutefois, le succès d’un entraîneur, qu’il soit local ou étranger, dépend de l’environnement dans lequel il évolue. Ce qui est certain, c’est qu’une collaboration étroite entre la direction et le staff technique, ainsi qu’une vision à long terme, sont indispensables pour permettre à l’équipe de s’épanouir et d’obtenir des résultats durables.