Le récent rapport publié par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a suscité une vive polémique parmi les militants amazighs et la société civile au Maroc. Selon ce rapport, le pourcentage de Marocains parlant l’amazigh serait limité à un chiffre précis, jugé par de nombreux militants comme étant en deçà de la réalité.
Critiques et interrogations
Les militants amazighs estiment que les chiffres avancés dans le rapport ne reflètent pas la réalité sur le terrain. Ils dénoncent l’absence de critères précis pour collecter des données fiables sur l’usage de la langue amazighe, surtout compte tenu de la diversité des dialectes amazighs et de leur interaction avec l’arabe dans la vie quotidienne. Ils soulignent également que l’usage de l’amazigh ne se limite pas à la sphère domestique, mais s’étend à des domaines tels que l’éducation informelle et les arts populaires.
Une marginalisation continue
Certains estiment que ces rapports contribuent à marginaliser davantage la langue et la culture amazighes, alors que des efforts sont en cours pour leur redonner leur juste place, notamment avec la reconnaissance de l’amazigh comme langue officielle dans la Constitution de 2011. Selon ces militants, des statistiques sous-évaluées sont parfois utilisées pour minimiser l’importance d’investir dans l’enseignement et la promotion de l’amazigh.
Appel à une méthodologie transparente
En réaction, des experts et défenseurs de la langue amazighe appellent le HCP à expliquer la méthodologie adoptée pour élaborer ce rapport. Ils réclament des études de terrain plus précises, concentrées sur les régions amazighophones, et dénoncent l’usage de questionnaires dont les résultats pourraient manquer de fiabilité.
L’importance de l’amazigh dans l’identité nationale
La langue amazighe demeure un pilier fondamental de l’identité culturelle marocaine, avec un enracinement historique et social profond. Ainsi, le débat sur le pourcentage de locuteurs dépasse les simples chiffres, pour toucher à la reconnaissance pleine et entière des composantes culturelles du royaume et au travail nécessaire pour les préserver et les valoriser.
En conclusion, cette controverse met en lumière une fois de plus la nécessité d’une transparence accrue dans l’élaboration des rapports officiels liés aux langues nationales, ainsi qu’une approche globale visant à renforcer le pluralisme linguistique au Maroc plutôt qu’à le restreindre.