Malgré les précipitations record enregistrées au Maroc en mars dernier, les inquiétudes liées à la « raréfaction » de l’eau persistent, alimentant de nombreux débats lors de la 17ᵉ édition du Salon International de Meknès, ainsi qu’au-delà, notamment à Ouarzazate où se trouve la station Noor.
La crainte de la raréfaction de l’eau et de l’« affaiblissement » des nappes phréatiques, soulevant des défis majeurs pour la sécurité hydrique et énergétique à l’échelle mondiale, s’impose également au Maroc. Si les causes premières sont naturelles, liées aux changements climatiques, l’être humain est également pointé du doigt pour le stress hydrique, la mauvaise gestion et la montée en flèche du gaspillage, dans son rapport direct à cette richesse/énergie vitale.
Le Maroc, conscient depuis longtemps de l’importance de l’eau comme ressource naturelle, a engagé des efforts considérables pour dépasser les simples usages domestiques, agricoles et industriels, en exploitant l’eau dans la production d’énergie hydraulique. Ce choix confirme l’engagement du Maroc à avancer dans le domaine énergétique, perçu comme un pilier stratégique pour la sécurité hydrique et le développement durable.
À moins d’un an, le Maroc devrait dépasser 52 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique. Cette avancée, imminente et significative, atteste de la volonté du Royaume de s’appuyer sur l’eau pour consolider sa transition énergétique, plaçant les énergies renouvelables au cœur de sa stratégie d’indépendance énergétique et de développement durable, conformément aux Hautes Instructions Royales.
Cette ambition s’inscrit dans un contexte mondial marqué par des bouleversements climatiques et des pressions croissantes sur les ressources naturelles. Aujourd’hui, l’énergie renouvelable, notamment hydraulique, n’est plus un simple levier de croissance économique, mais se situe au centre des mutations environnementales, sociales et territoriales.
Dans cette dynamique, le Maroc, fidèle aux engagements internationaux, a affronté la crise de l’eau avec détermination. Malgré la reconnaissance des causes naturelles, il a placé l’humain au cœur de ses programmes et politiques de préservation de l’eau comme énergie génératrice d’autres formes d’énergie, notamment l’électricité, contribuant ainsi à la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire.
L’eau est ainsi perçue comme la « première énergie » garantissant la viabilité et la pérennité des cultures agricoles, au point que la fragilité économique nationale, sous plusieurs aspects, est désormais liée à la sécurité hydrique et énergétique, considérées comme deux axes stratégiques déterminants pour la durabilité et la compétitivité de l’économie marocaine.
Si le Nouveau Modèle de Développement souligne l’importance de l’énergie comme levier d’attractivité et de développement pour le pays, ainsi que la capacité des territoires à s’adapter aux changements climatiques et à protéger les ressources naturelles — y compris l’eau —, le Maroc a lancé de nombreux projets pour développer les énergies renouvelables, mobiliser les ressources en eau et renforcer la sécurité alimentaire, conformément aux Hautes Orientations Royales.
L’accent est ainsi mis sur la promotion des initiatives intégrées à l’échelle territoriale, combinant énergies renouvelables et gestion de l’eau, en favorisant l’irrigation utilisant des technologies vertes et encourageant les pratiques agricoles durables, dans le but de restaurer les écosystèmes et d’assurer des moyens de subsistance durables pour les agriculteurs.
Le lien étroit entre l’eau, l’énergie, l’alimentation et les écosystèmes appelle à des projets structurants innovants, favorisant l’efficacité des ressources et dépassant les approches sectorielles traditionnelles. Cette interdépendance impose une gestion intégrée des ressources naturelles, nécessitant des mesures pratiques novatrices, telles que le renforcement du cadre juridique, la réforme du système fiscal et le développement des capacités à l’échelle nationale et territoriale.
La mise en œuvre de solutions innovantes exige également une mobilisation généralisée à travers la consolidation de partenariats solides, l’échange de savoir-faire et la mobilisation de ressources financières, tout en dépassant les approches sectorielles cloisonnées et en valorisant les compétences humaines.
La responsabilité citoyenne dans les défis de la sécurité hydrique et énergétique est également primordiale. Les programmes et politiques dédiés soulignent l’importance de rationaliser la consommation d’eau, en particulier dans les zones rurales, où l’agriculture et l’irrigation constituent les principaux usages. En milieu urbain, l’effort d’économie d’eau exige du temps et des initiatives soutenues, en commençant par les foyers et en limitant les projets et investissements anarchiques dépendants de cette ressource vitale.