Deux villes marocaines, reconnues pour leur attrait touristique, ont récemment été le théâtre de faits troublants liés aux chiens errants. À Tanger, un passant a été attaqué par un chien qui l’a mordu avec une violence inouïe. Malgré les tentatives des témoins pour secourir la victime, l’animal n’a pas relâché sa prise. L’incident, capturé en vidéo par un passant, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant une vague d’indignation.
Quelques jours plus tard, à Fès, un touriste a également été victime d’une morsure de chien errant, comme relayé par plusieurs médias. Il est possible que des événements similaires surviennent dans d’autres villes ou villages sans pour autant attirer l’attention des médias. Les chiens errants, souvent observés dans les rues et ruelles, particulièrement la nuit et tôt le matin, représentent une menace croissante.
Bien que le ministère de l’Intérieur ait pris des mesures pour lutter contre ce fléau à travers un plan intégré sur trois ans (2023-2025), les résultats semblent insuffisants. Une circulaire (n°6973) datée du 10 avril 2023 avait été envoyée pour mobiliser tous les acteurs concernés, y compris les autorités locales et les associations de protection des animaux.
Le ministère reconnaît que les chiens errants sont une source majeure de maladies graves comme la rage. Toutefois, selon l’article 100 de la loi organique n°113.14 relative aux collectivités territoriales, cette responsabilité incombe principalement aux conseils communaux. Les présidents de ces conseils exercent des pouvoirs de police administrative dans les domaines de la santé publique et de la sécurité, notamment en prenant des mesures pour contrôler les animaux dangereux, collecter les chiens errants et prévenir les maladies zoonotiques.
De plus, la loi n°56.12 relative à la prévention des dangers liés aux chiens stipule que les présidents des conseils communaux doivent ordonner l’élimination des chiens dangereux, ainsi que de ceux ayant causé des blessures graves. Pourtant, de nombreux conseils municipaux semblent ignorer ces responsabilités, laissant les citoyens et les touristes exposés à des risques croissants.
Cette négligence soulève des questions quant aux priorités des responsables municipaux. Comment expliquer que des incidents aussi graves se multiplient, touchant même des touristes venus découvrir les trésors historiques du Maroc ? Quelle image ces événements projettent-ils à l’international ?
Malgré les discussions sur cette problématique au Parlement, peu de progrès ont été réalisés sur le terrain. Les attaques de chiens errants continuent d’effrayer les habitants et les visiteurs. Les conseils municipaux doivent impérativement se mobiliser pour appliquer les directives du ministère de l’Intérieur et protéger la santé publique contre ce fléau qui ternit l’image du pays.