En tant que citoyens engagés, il est essentiel de se rappeler que notre rôle, qu’il soit juridique, politique ou moral, consiste à défendre nos convictions personnelles tout en respectant le cadre collectif et les engagements contractuels qui lient les individus et les institutions. Loin de toute forme d’arbitraire ou d’abus de pouvoir, nos actions doivent se conformer aux lois en vigueur et à la logique d’une responsabilité partagée.
Toute opinion ou position, qu’elle soit institutionnelle ou personnelle, mérite d’être débattue avec des arguments fondés, sans attaquer les structures que l’individu représente ni les groupes auxquels il appartient. Cependant, il est impératif d’éviter de jouer le rôle du ministère public ou d’outrepasser nos prérogatives en matière de poursuites judiciaires. Le respect des règles et des institutions est un principe fondamental, en particulier dans des questions aussi sensibles que celles touchant à l’unité nationale ou aux droits fondamentaux des citoyens.
Dans le contexte de la question nationale, celle des provinces sahariennes marocaines, il est indispensable de rappeler les faits historiques. Depuis les accords internationaux de 1906 (Conférence d’Algésiras), le Maroc a lutté pour préserver son intégrité territoriale, menant des actions militaires, politiques et diplomatiques. Les efforts pour libérer les territoires occupés, que ce soit par l’Espagne ou d’autres puissances, se sont poursuivis bien après l’indépendance de 1956.
Cependant, les débats internes, notamment ceux liés à des divergences idéologiques au sein des mouvements politiques et sociaux, ont parfois compliqué l’unité de la position nationale. Le compromis politique actuel, basé sur la proposition d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine, reflète une tentative pragmatique de concilier les attentes locales et internationales.
Cela dit, toute critique ou opposition doit être formulée dans le cadre d’un dialogue civilisé et démocratique, sans recours à la violence ni à des pratiques diffamatoires. Les institutions judiciaires et administratives sont les seules habilitées à traiter les infractions ou divergences graves.
Dans cet esprit, nous devons éviter tout excès, qu’il s’agisse de glorifier des positions personnelles ou de discréditer les causes nationales. La responsabilité collective nous invite à œuvrer pour des solutions participatives et rationnelles, en veillant à ne pas répéter les erreurs du passé. En somme, la défense des droits humains et des intérêts nationaux requiert un engagement sincère, basé sur la démocratie, la légalité et le respect mutuel.
Par Mostafa Al-Manouzi