EXCLUSIF. Selon la dernière édition du Rapport sur la dette internationale de la Banque mondiale, le Maroc a consacré 4,99 milliards de dollars en 2023 au service de sa dette extérieure, enregistrant ainsi une baisse par rapport aux trois années précédentes. Cette réduction des paiements peut être interprétée comme un signe positif dans un contexte économique mondial incertain. Cependant, un autre élément attire l’attention : la hausse significative des paiements d’intérêts.
Si la situation du Maroc semble plus favorable que celle de certains autres pays de la région, la question de la dette extérieure reste néanmoins une contrainte majeure, en particulier pour l’économie marocaine. En effet, la part de cette dette dans les recettes d’exportation constitue une pression sur les finances publiques et limite ainsi la capacité d’investissement dans des domaines cruciaux tels que la santé et l’éducation. L’impact sur ces secteurs essentiels est particulièrement préoccupant dans un contexte où les défis sociaux et économiques sont de plus en plus pressants.
Malgré cette difficulté, le Maroc bénéficie d’un contexte économique relativement plus stable que de nombreux autres pays comparables, ce qui lui permet de mieux gérer les effets de sa dette. Toutefois, la hausse continue des paiements d’intérêts suggère que la situation pourrait devenir moins soutenable à long terme, particulièrement si les taux d’intérêt mondiaux continuent d’augmenter.
Le gouvernement marocain devra donc redoubler d’efforts pour équilibrer la gestion de sa dette et son ambition de poursuivre des réformes économiques et sociales essentielles. Cela nécessitera probablement de nouvelles stratégies pour stimuler les exportations et alléger la pression de la dette, tout en garantissant des investissements substantiels dans les secteurs prioritaires pour le développement humain.
Le défi pour le Maroc réside dans sa capacité à maintenir un équilibre financier stable tout en répondant aux besoins croissants de sa population, notamment en matière de services publics de qualité.