Les relations entre le Mali et l’Algérie ont connu une escalade des tensions, marquée par un échange virulent d’accusations concernant les questions sécuritaires et la situation politique dans la région du Sahel.
Dans une récente déclaration, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a exprimé le rejet catégorique de son pays des solutions militaires au Mali, les qualifiant d’échecs inévitables. Il a affirmé : « L’option militaire est impossible dans la région du Sahel et du Sahara, en particulier au Mali, où elle a été tentée à trois reprises sans succès. »
Le ministre algérien a également pris la défense des groupes signataires de l’Accord d’Alger, en insistant sur le fait qu’ils ne sont pas des « bandes terroristes », comme certains les décrivent. Il a souligné l’importance d’un dialogue avec ces groupes pour parvenir à une solution globale à la crise.
En réponse, le ministère malien des Affaires étrangères a publié un communiqué au ton particulièrement virulent, accusant l’Algérie de « complicité avec les groupes terroristes » et d’« ingérence dans les affaires internes du Mali ». Le communiqué affirme que « Bamako condamne fermement le soutien évident apporté par les autorités algériennes aux groupes terroristes actifs au Mali et dans la région du Sahel. »
Ces développements interviennent dans un contexte de détérioration de la sécurité au Sahel et de tensions croissantes entre les gouvernements centraux et les groupes armés actifs dans la région.
L’Accord d’Alger, signé en 2015 entre le gouvernement malien et certains mouvements armés, reste un point central du désaccord entre les deux pays, leurs visions sur son application et son avenir étant divergentes.
Cette escalade reflète les défis régionaux auxquels est confrontée la zone du Sahel, notamment l’expansion des groupes terroristes et l’aggravation des tensions entre les États sur la gestion de ces crises. Cette situation soulève des questions sur l’avenir de la coopération régionale, alors que les désaccords entre les principaux acteurs s’intensifient.