Il convient tout d’abord de rappeler que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en sa qualité de Commandeur des croyants, a sauvé les Marocains de la cupidité des spéculateurs du bétail et a offert au Maroc l’opportunité de réorganiser la filière de l’élevage et de reconstituer le cheptel à travers plusieurs mesures. La plus importante de ces mesures fut l’allégement des charges des citoyens marocains en émettant une fatwa permettant aux Marocains de célébrer l’Aïd al-Adha sans procéder au sacrifice rituel, qui, l’année dernière, avait représenté un lourd fardeau pour la population.
La fatwa du Commandeur des croyants, en tant que question religieuse et juridique, permet aux citoyens de ne pas accomplir le sacrifice rituel et rejoint ainsi l’intérêt général consistant à reconstituer le cheptel national, à préserver et à récupérer ce qui a été perdu. Ainsi, la fatwa religieuse s’aligne avec l’intérêt national, qui implique également des dispositions légales.
Mais qu’a donc apporté le gouvernement aux Marocains comme solutions pour accomplir ce rite dans les meilleures conditions, ou du moins dans des conditions acceptables ? Quelles mesures ont été prises pour que le rite puisse se dérouler convenablement ?
Ce sont des questions qui pourraient sembler évidentes, mais elles servent avant tout à pointer du doigt un gouvernement qui a épuisé le citoyen à force de hausse des prix et de l’absence de toute condition de vie décente, et qui a contribué à entraver l’accomplissement du rite de l’Aïd, car il est responsable de l’effondrement du cheptel national.
Le gouvernement porte une lourde responsabilité dans l’effondrement du cheptel national, puisque ses politiques désastreuses ont conduit à la disparition du cheptel.
Le gouvernement avait pourtant mis en place des stratégies qui étaient censées garantir un cheptel solide, mais malheureusement, le résultat a été totalement inverse. Nous risquons de devenir le seul pays musulman à ne pas célébrer l’Aïd al-Adha par souci d’alléger les charges des citoyens, alors même que c’est le gouvernement qui, par son échec répété, est responsable de cette situation, sans être inquiété pour ce qu’il a provoqué.
On ne peut pas dépenser des milliards de dirhams pour le Plan Maroc Vert pour que les Marocains fuient les prix exorbitants des légumes et que le cheptel national finisse en faillite.
Les fonds ont été dépensés conformément à un cahier des charges précis, prévoyant un soutien public considérable initialement estimé dans le Fonds de développement rural, doté d’un montant de 52 milliards de dirhams. Ce fonds était sous la responsabilité d’Aziz Akhannouch, l’actuel chef du gouvernement, depuis le premier jour où il a pris en charge le ministère de l’Agriculture sous les gouvernements d’Abdelilah Benkirane et de Saad Eddine El Othmani, avec un mandat clair de gestion de ce fonds.
Mais le gouvernement ne s’est pas limité à ce soutien : il a ajouté d’autres formes d’aides, dont la dernière, l’an passé, visait à subventionner l’importation de béliers pour pallier le déficit. Malheureusement, ces solutions de replâtrage n’ont pas apporté de réponse aux problèmes de fond : les moutons importés ont disparu du marché et n’ont laissé aucune trace, alors que les importateurs ont pourtant bénéficié de milliards de dirhams.
Tout cela démontre que le gouvernement a épuisé le budget public sans pour autant soulager les poches des plus démunis. Si la question du cheptel n’est pas résolue à la racine, nous atteindrons un moment où il sera impossible de célébrer le rite de l’Aïd.