Le Code de la famille est passé à une seconde phase de mise en œuvre. Après la présentation de amendements devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et après l’approbation par le Conseil supérieur des oulémas de 15 points sur les 18 proposés par le Commandeur des Croyants aux experts en fatwa, ainsi qu’après l’annonce par le gouvernement de la formation d’un comité ministériel pour rédiger le nouveau code avec ses modifications, nous entrons dans une phase importante de discussion sur un sujet crucial avant de le soumettre au Parlement pour débat et approbation.
Cependant, le gouvernement, qui s’est préoccupé de désigner le comité ministériel chargé de rédiger le projet de loi relatif au Code de la famille à présenter au Parlement, a oublié qu’il avait enfreint les instructions de Sa Majesté le Roi, qui avait recommandé lors de sa rencontre avec le comité chargé des amendements la nécessité de communiquer avec les Marocains sur ce sujet.
La communication est une question différente de l’information, et elle nécessite de prendre en compte les circonstances et les conditions de réception, car il s’agit ici de convaincre et non de laisser le récepteur agir comme s’il recevait une simple information. Ce qui s’est passé était exactement le contraire, car après la première rencontre, nous n’avons plus rien entendu sur le sujet, qui est resté l’objet de discussions via les réseaux sociaux, en se basant sur des informations sommaires dans les titres des amendements, créant ainsi une forme de confusion dans la société.
Ce sont les influenceurs des réseaux sociaux qui se sont attaqués à la discussion des amendements à venir sur le code, et parmi eux, aucun n’a cherché à dialoguer avec la société en soulevant les problèmes et en y répondant. Leur objectif principal était de gagner des vues et d’augmenter leur revenu AdSense, sans tenir compte de l’impact que cela pouvait avoir sur la société.
Le gouvernement a laissé la discussion sur le Code de la famille et ses amendements aux influenceurs, et indépendamment de leur rôle, qui ne peut être discuté maintenant, l’influenceur n’est pas préoccupé par la vérité, car ce n’est pas ce qu’il recherche. En effet, l’influenceur n’est pas un prédicateur, sauf dans de rares cas, il n’a pas d’idées à défendre ni d’idéologie à promouvoir. Il recherche avant tout à augmenter le nombre de vues selon une logique de profit.
L’ampleur des erreurs diffusées sur le Code de la famille ces derniers jours est désormais difficile à effacer de la mémoire des citoyens. Des concepts négatifs se sont ancrés dans les esprits concernant ce code, et il sera difficile de les effacer, en raison des exagérations des influenceurs qui cherchaient à s’emparer des revenus AdSense.
Le Code de la famille, en l’absence de communication de la part du gouvernement et de ses institutions, est devenu un sujet de moquerie pour les artistes comiques. Ce n’est pas la faute des comédiens, mais celle du gouvernement qui n’a rien communiqué à personne, ce qui a permis à la comédie de transformer le sujet en expressions caricaturales qui font rire les gens. Cependant, leur effet sur la société est considérable, d’autant plus que la comédie ne se limite plus au théâtre, mais, avant que le spectacle ne se termine, des dizaines de personnes l’ont filmé à leur manière et l’ont diffusé sur les réseaux sociaux.
Lorsqu’il s’agit d’un sujet qui concerne le Premier ministre, il mobilise tout ce qu’il a de « trolls électroniques » pour le défendre, que ce soit par son gouvernement, son parti ou ses associations. Mais le Code de la famille est resté orphelin, sans défenseur.