L’Association des Oulémas du Maghreb Arabe a exprimé son rejet catégorique des récentes modifications annoncées concernant le Code de la famille au Maroc, affirmant qu’elles sont contraires aux principes de la charia islamique et aux directives royales du roi Mohammed VI sur le respect des constantes religieuses et du consensus des oulémas.
Dans un communiqué officiel, l’association a souligné que ces modifications contiennent des dispositions en contradiction avec les principes fondamentaux de l’islam, mettant en garde contre leur impact potentiel sur la stabilité juridique et religieuse du pays. Elle a également remis en question la source de ces propositions, doutant qu’elles émanent du Conseil supérieur des Oulémas, tout en avertissant que cela pourrait porter atteinte à la crédibilité de cette institution.
L’Association des Oulémas a détaillé plusieurs aspects des modifications qu’elle considère comme problématiques :
- Contrat de mariage sans témoins musulmans : Elle a affirmé que la suppression de l’exigence de témoins dans le contrat de mariage invalide ce dernier du point de vue de la charia, même s’il est reconnu légalement.
- Tutelle du père après le divorce : L’association rejette le transfert de la tutelle légale à la mère gardienne, estimant que cela prive le père de ses droits légitimes.
- Partage des dettes entre époux : Elle a condamné l’idée d’imposer à un conjoint de payer les dettes de l’autre, une mesure jugée contraire aux règles islamiques et injuste envers les héritiers.
- Partage des biens en cas de divorce : L’association a dénoncé cette proposition comme une importation des concepts occidentaux, en contradiction avec les bases du mariage en islam.
- Exclusion de la maison conjugale de l’héritage : Elle considère cette disposition comme non conforme à la charia.
L’Association des Oulémas appelle à ce que toute réforme législative respecte les règles de la charia et le rite malékite, soulignant que tout écart pourrait inciter les citoyens à se détourner des tribunaux pour se référer aux fatwas religieuses, mettant ainsi en péril l’ordre juridique du pays.