Les autorités algériennes s’apprêtent, ce lundi, à remettre un groupe de détenus marocains aux autorités marocaines, une démarche entourée de mystère quant au nombre exact des personnes concernées et aux conditions de leur détention.
Selon des sources bien informées, la remise aura lieu à la frontière entre les deux pays, en présence de l’Association marocaine d’aide aux migrants en situation difficile, qui suit ce dossier depuis longtemps. Toutefois, les autorités algériennes n’ont fourni aucune précision sur le nombre des détenus, se contentant d’indiquer qu’ils ont purgé leurs peines.
Intervention du Comité international de la Croix-Rouge
Dans ce contexte, le Comité international de la Croix-Rouge a répondu aux demandes de l’association marocaine et prévoit d’effectuer une visite de suivi pour évaluer les conditions de détention des Marocains incarcérés en Algérie, suite à des plaintes croissantes sur leur traitement.
Des conditions de détention inhumaines
D’après l’association, les détenus marocains en Algérie subissent des conditions de vie difficiles, notamment des actes d’humiliation, une privation de contact avec leurs familles et un manque de soins médicaux. En outre, nombre d’entre eux ont été jugés pour des accusations graves telles que la « traite humaine », le « blanchiment d’argent » ou l’ »immigration clandestine », souvent sans bénéficier de leurs droits fondamentaux à un procès équitable et à une défense adéquate.
Un suivi constant du dossier
Malgré plusieurs tentatives pour obtenir leur libération, dont des demandes de grâce à l’occasion de fêtes nationales algériennes, ces démarches ont été rejetées. Pire encore, des tribunaux algériens ont récemment prononcé des peines de prison à l’encontre de jeunes Marocains.
Hassan Amari, président de l’Association marocaine d’aide aux migrants en situation difficile, a indiqué que l’association suit actuellement les dossiers de 450 migrants marocains détenus ou portés disparus en Algérie. Elle attend également la restitution de six corps identifiés. Au cours des deux dernières années, l’association a contribué au rapatriement de plus de 1 000 migrants marocains.
Des plans pour une escalade internationale
Hassan Amari a précisé que si aucune solution n’est trouvée prochainement, l’association envisage de saisir des institutions internationales dès l’année prochaine. Il a également souligné le soutien croissant de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme pour faire pression en faveur de la libération des détenus et de l’amélioration de leurs conditions.
Malgré la situation actuelle, l’association et les familles des détenus gardent l’espoir de voir des initiatives positives émerger, basées sur les liens de fraternité et l’histoire commune entre le Maroc et l’Algérie, afin que ces jeunes puissent retrouver leurs proches en toute sécurité.