Les deux rives de la mer Méditerranée ont besoin d’une rationalité sécuritaire fondée sur la reconnaissance de l’existence du crime, et donc sur la nécessité de le combattre. Deux pays voisins ne peuvent lutter efficacement contre la criminalité organisée sans une coopération sécuritaire sérieuse. Entre le Maroc et l’Espagne, une coopération existe dans plusieurs domaines.
Après une période critique, les relations ont connu non pas un simple retour à la normale, mais une évolution notable, dont l’une des manifestations les plus significatives est la coopération sécuritaire entre les deux pays. C’est dans ce cadre qu’intervient la rencontre entre Abdellatif Hammouchi, Directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire national, et le général Luis Baleiz Piñeiro, responsable du renseignement à la Garde civile espagnole.
Cette rencontre revêt une importance particulière. Sur le plan symbolique, il s’agit de la première visite internationale de ce haut responsable espagnol depuis sa nomination, et il a choisi le Maroc comme première destination, en signe de la solidité des relations de coopération stratégique entre les deux pays, notamment dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale.
La rationalité sécuritaire dépasse les simples dossiers politiques ou économiques. Elle se concentre sur le rôle actif des services de sécurité dans la protection des frontières, et même de la sécurité nationale, à une époque où les frontières réelles dépassent les frontières géographiques.
Cette rationalité implique le développement des mécanismes de coopération bilatérale en matière de sécurité, et le renforcement du partenariat entre les deux pays, afin de conjuguer et de coordonner les efforts face aux défis sécuritaires communs imposés par l’environnement régional, ainsi que face aux menaces terroristes dans les zones de tension mondiales, en particulier au Sahel et dans le Sahara.
Une coopération sécuritaire importante existe entre les deux pays, avec des opérations conjointes ayant démontré leur efficacité dans la neutralisation des menaces régionales et internationales.
La rationalité sécuritaire revêt un caractère stratégique, comme en témoigne la coordination bilatérale autour de l’organisation de la Coupe du Monde 2030, prévue au Maroc, en Espagne et au Portugal, notamment pour neutraliser les risques et menaces pesant sur la sécurité publique.
Cette rencontre confirme que le Maroc a réalisé des avancées notables dans le domaine sécuritaire. Il est clair que la coopération sécuritaire entre les deux pays est d’une importance capitale et constitue aujourd’hui un modèle mondial de coopération entre deux pays géographiquement proches, en particulier dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et la migration illégale.
On peut affirmer avec certitude que cette coopération reflète la conviction commune des deux pays de travailler en coordination et en anticipation afin de limiter les diverses menaces et risques partagés. La confiance que les organismes de sécurité internationaux placent dans la Direction Générale de la Sûreté Nationale et la Surveillance du territoire marocain est le fruit du niveau de maturité atteint par l’expérience sécuritaire marocaine, fondée sur une grande capacité d’adaptation aux réalités et aux évolutions du monde en matière de criminalité terroriste, de criminalité organisée, et de réseaux internationaux de trafic de drogue et d’êtres humains.
Le dispositif sécuritaire marocain, à travers son principal dirigeant, a acquis une dimension internationale, permettant au Maroc d’occuper une place de choix et de bénéficier d’un intérêt mondial, comme en témoignent les nombreuses décorations reçues par Abdellatif Hammouchi, les postes importants occupés par le Maroc dans les instances internationales, et l’organisation prochaine au Maroc de la session de l’Interpol.