La crise de la pénurie de médicaments, qui touche de nombreux secteurs de la santé, s’est intensifiée dans le domaine des traitements psychiatriques, affectant directement les patients atteints de troubles mentaux et leurs proches. Les psychotropes, essentiels pour traiter des pathologies comme la schizophrénie, la dépression grave ou les troubles anxieux, sont de plus en plus difficiles à obtenir. Cette situation dramatique plonge les familles et les patients dans un état de détresse profonde, exposant certains à des risques graves tels que des comportements violents ou des tentatives de suicide.
Les témoignages recueillis par « Le Matin » révèlent un désarroi général face à l’absence prolongée de ces médicaments vitaux. Des patients et leurs familles, souvent dans l’incapacité de trouver les remèdes nécessaires, dénoncent une situation qui semble s’aggraver de jour en jour. Malika, une mère dont le fils souffre de schizophrénie, raconte sa souffrance : « Depuis plusieurs semaines, mon fils ne prend plus son fluphénazine, et les effets sont dramatiques. Il devient de plus en plus agressif et renfermé. Je n’arrive plus à le gérer, je suis épuisée », confie-t-elle, la voix tremblante. Elle ajoute que la situation a provoqué des tensions au sein de sa famille, allant jusqu’à la séparation avec son mari, incapable de supporter l’angoisse constante.
Les urgences psychiatriques ne sont pas épargnées par cette pénurie. Les hôpitaux et cliniques spécialisées, confrontés à l’impossibilité d’approvisionner correctement les patients en médicaments, sont dans une situation de grande précarité. Les psychiatres, eux, tirent la sonnette d’alarme. Ils appellent les autorités sanitaires à une réaction urgente pour éviter que cette crise n’entraîne des conséquences dramatiques. Ils soulignent que l’absence de traitements appropriés peut conduire à des décompensations graves, aggravant l’état des malades et mettant en péril leur bien-être et leur sécurité.
Les conséquences de cette pénurie ne se limitent pas aux patients eux-mêmes, mais affectent aussi leur entourage. Les familles se retrouvent démunies, avec des proches de plus en plus instables et difficiles à gérer. La situation est d’autant plus dramatique que les proches, souvent eux-mêmes en proie à l’angoisse et à la fatigue, se sentent impuissants face à l’impossibilité de fournir un soin adapté à leurs êtres chers.
En dépit des appels à l’aide, la situation semble s’éterniser. Les professionnels de santé demandent une intervention rapide des autorités pour rétablir un approvisionnement normal et éviter que des vies soient mises en danger. Le manque de psychotropes ne concerne pas seulement les médicaments courants, mais s’étend à des traitements spécifiques, indispensables pour assurer la stabilité des patients.
Il est urgent que des mesures soient prises pour résoudre cette crise et que les patients souffrant de troubles mentaux puissent à nouveau bénéficier des traitements dont ils ont besoin. La pénurie de psychotropes met en lumière des failles dans le système de santé qui doivent être rectifiées sans délai.