Le Bureau exécutif de la Fédération Marocaine des Éditeurs de Journaux (FMEJ) a tenu sa réunion ordinaire périodique le jeudi 24 avril 2025. Consacrée à l’examen de diverses questions professionnelles, organisationnelles et générales, cette réunion a donné lieu à des discussions profondes et sérieuses entre les membres, et a abouti aux conclusions suivantes :
1. Le Bureau exécutif salue le grand succès du colloque national organisé par la Fédération à Rabat le samedi 12 avril 2025, sous le thème : « La presse marocaine : crise existentielle et voies de sauvetage ». Il félicite la qualité de la participation et des interventions, espérant que cet événement marque le début de l’unification du corps professionnel et le rejet de la division. Il aspire également à ce que les autorités publiques traitent les recommandations de cette rencontre avec une conscience éclairée, en ouvrant des canaux de dialogue pour initier une dynamique de coopération constructive.
2. Le Bureau se félicite de la publication par le ministère et le gouvernement du complément à l’arrêté ministériel conjoint relatif au soutien public au secteur de la presse. Bien qu’il permette à plusieurs petites et régionales entreprises de bénéficier du soutien, il s’agit d’une réponse partielle aux revendications de la Fédération. Celle-ci appelle le ministère à faire preuve de plus de courage en renonçant à la politique d’exclusion, et dénonce une fois de plus son refus obstiné de dialoguer avec la FMEJ, ainsi que son insistance à légiférer dans la clandestinité, à l’encontre des principes participatifs inscrits dans la Constitution.
Le Bureau considère que, malgré l’échec des plans ministériels en matière de soutien public et leur transfert aux conseils régionaux – démarche unilatérale ayant conduit à une impasse –, le véritable désaccord concerne la tendance du ministère à instaurer l’exclusion et le monopole, menaçant ainsi la survie de dizaines d’entreprises de presse petites et moyennes.
La FMEJ rappelle que l’article 7 de la loi sur la presse et l’édition stipule que les secteurs de la presse, de l’édition, de l’impression et de la distribution doivent bénéficier d’un soutien public fondé sur la transparence, l’égalité des chances et la neutralité. Or, ni le décret gouvernemental ni l’arrêté ministériel conjoint ne respectent ces principes. De plus, les objectifs du soutien public – développer la lecture, renforcer le pluralisme et soutenir les ressources humaines – ont été dévoyés au profit de critères commerciaux absurdes et injustes.
La FMEJ estime que le ministère et le gouvernement disposent désormais d’une opportunité, à travers la publication récente, de montrer plus de courage et d’engager un dialogue sérieux avec les représentants des éditeurs afin de concevoir un système de soutien plus équitable.
3. Le Bureau exécutif et les responsables régionaux de la Fédération ont abordé la multiplication des tensions, des plaintes et des litiges, notamment devant la commission provisoire. Ils ont souligné le besoin d’apaisement pour réfléchir aux enjeux de la profession. Ils s’étonnent de l’aggravation des tensions sous cette commission, dont la mission devait, au contraire, être de réduire les conflits, désengorger les tribunaux et favoriser la médiation.
4. En lien avec cette commission, la FMEJ rappelle sa position de principe : l’imposition d’une commission provisoire viole l’article 28 de la Constitution. Elle appelle le gouvernement à préparer dès maintenant les élections pour le renouvellement du Conseil National de la Presse, la mission de la commission provisoire touchant à sa fin. Le Parlement, qui a approuvé la loi instituant cette commission, partage également cette responsabilité, tout comme les organisations professionnelles.
5. Bien que la FMEJ ait toujours été prête à rassembler les acteurs du secteur pour une réforme commune, cette attitude positive n’a reçu que mépris et exclusion de la part du ministère. La Fédération rappelle qu’elle détient tous les sièges des éditeurs au Conseil National de la Presse élu en 2018, et reste donc l’organisation la plus représentative jusqu’à nouvel ordre. Elle a fourni à plusieurs reprises au ministère la liste de ses entreprises membres et dispose de représentations régionales. Malgré cela, le ministère continue d’agir de manière arbitraire, violant les lois établies depuis des décennies au Maroc.
6. Concernant les ressources humaines, la FMEJ réaffirme sa volonté de dialoguer autour de la révision de la convention collective, mais dans le cadre strict de la loi. Elle souligne que le décret n’a tenu aucun compte des décisions prises auparavant sans concertation avec la FMEJ, et que seule une convention négociée entre représentants des salariés et des entreprises, dans la liberté et le respect de la loi, est valable. L’intervention directe du ministère dans ce dossier est illégale.
7. Le Bureau exécutif regrette que le ministère et la commission provisoire détournent l’attention du secteur vers des querelles organisationnelles, au lieu de se pencher sur les véritables défis : prolifération de contenus non professionnels, réforme du cadre juridique, organisation du secteur de la publicité, amélioration de la qualité du contenu, préparation des échéances nationales, défense de l’unité territoriale du Royaume, lutte contre la désinformation, etc.
8. La FMEJ reste disponible pour coopérer avec toute partie crédible et désireuse d’un dialogue responsable, comme elle le fait depuis plus de vingt ans. Elle considère qu’il est temps de dépasser les égoïsmes pour penser à l’avenir du métier, à sa crédibilité, et à l’intérêt supérieur du pays.