Des professionnels et des syndicalistes ont tiré la sonnette d’alarme concernant la détérioration des conditions des travailleurs des secteurs para-médicaux, avertissant du risque de faillite de nombreux opticiens fournissant des services de santé visuelle. Ils pointent l’absence d’une vision gouvernementale pour protéger ce secteur contre le désordre, l’anarchie et le manque de contrôle légal.
Les opticiens soulignent l’urgence d’une intervention gouvernementale et l’application correcte de la loi 00.13, qui appelle à protéger la profession contre la surpopulation et l’octroi aléatoire de licences d’exercice, tout en préservant l’équilibre entre l’offre et la demande selon les régions pour améliorer la qualité des services de santé visuelle. Ils insistent également sur la nécessité de protéger les opticiens et le secteur de l’optique au Maroc face au chaos engendré par le marketing numérique sur les réseaux sociaux, qui ignore les dispositions légales relatives aux dispositifs médicaux.
Des professionnels du secteur estiment que l’absence d’une vision gouvernementale claire et les retards dans la mise en place d’un organisme régulateur affectent négativement la pérennité du secteur, compromettant sa capacité à fournir des services para-médicaux de qualité aux Marocains et à protéger le système de santé visuelle. Ils dénoncent aussi les difficultés rencontrées par les opticiens, telles que la hausse des charges fiscales et des cotisations de sécurité sociale. De nombreux professionnels envisagent de déclarer faillite en raison de la détérioration de leur situation financière, exacerbée par une surpopulation dans certaines villes et le manque de contrôle gouvernemental.
Par exemple, dans la ville de Salé, le nombre d’opticiens est passé de 52 à 250, ce qui rappelle la situation en France où une telle surpopulation a conduit à une augmentation des prix des dispositifs optiques pour préserver le secteur, au détriment des citoyens. Ce scénario pourrait se reproduire au Maroc en l’absence d’une intervention gouvernementale pour soutenir et réguler le secteur.
Le Syndicat National des Opticiens Professionnels Marocains a adressé ses revendications au gouvernement, au ministère de la Santé et de la Protection sociale, ainsi qu’au ministère de l’Intégration économique, des Petites entreprises, de l’Emploi et des Compétences, en exigeant des actions sérieuses et responsables pour protéger la profession contre les intrus et organiser l’accès à la profession.
Dans un communiqué, le syndicat a dénoncé le chaos provoqué par la délivrance de diplômes falsifiés par certaines institutions de formation professionnelle privées en optique, malgré des jugements judiciaires condamnant les responsables. Il a également critiqué la prolifération de caravanes médicales non autorisées vendant des lunettes, en violation du principe de gratuité des actions bénévoles visant les populations vulnérables.
Le syndicat a également condamné les campagnes publicitaires illégales pour des dispositifs médicaux, contraires à la loi 12-84 qui interdit de telles pratiques. Il a élaboré un programme de lutte pour défendre le secteur, insistant sur l’importance de la profession dans le système de santé et sur la nécessité de garantir la sécurité sanitaire des Marocains.
Enfin, le syndicat a mis en garde contre les risques liés à la vente illégale de dispositifs optiques et les dangers du marketing anarchique pour la santé visuelle des Marocains. Il a dénoncé l’usurpation du titre d’opticien sur les réseaux sociaux et a saisi la justice pour poursuivre les responsables de ces pratiques illégales. Le syndicat réaffirme son engagement à poursuivre son combat par tous les moyens pour protéger la profession, dénoncer les diplômes falsifiés, et lutter contre les caravanes médicales non réglementées et les pratiques de marketing illégal.