Lors de la session ordinaire du Conseil national du Parti de la justice et du développement (PJD), tenue le samedi 18 janvier 2024 à Bouznika, Idriss El Azami Idrissi, président du Conseil national du PJD, a vivement critiqué le parti du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Il a accusé ce dernier d’être le principal bénéficiaire des crises économiques et sociales que traverse le Maroc sous le mandat actuel.
El Azami a souligné que la société appartenant à Akhannouch avait obtenu un contrat majeur pour la dessalination de l’eau de mer, tandis que des acteurs proches de son parti ont bénéficié d’une subvention de 13 milliards de dirhams pour l’importation de bovins et d’ovins. Dans son intervention, il a déclaré :
« Les premiers à profiter des crises, ce sont votre société, les sociétés de vos amis, et vos importateurs. »
Le président du Conseil national du PJD a également dénoncé un potentiel conflit d’intérêts autour de ce contrat, critiquant les propos de Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, qui avait qualifié ces accusations de « tentative de masquer la vérité. »
Selon El Azami, le retard dans la réalisation de l’usine de dessalination de Casablanca, initialement prévue pour 2016, a permis à l’entreprise d’Akhannouch de tirer des avantages significatifs de ce projet coûteux. Il a également insisté sur le fait que le PJD n’avait ni rôle ni bénéfice dans ce dossier.
L’ancien ministre du Budget a par ailleurs fustigé la gestion de la flambée des prix, estimant que cette situation avait permis au parti au pouvoir et à ses alliés de profiter d’exemptions fiscales massives. Il a aussi critiqué les propos d’Akhannouch, qui avait affirmé : « Nous ne sommes ni des marchands de tragédies, ni des profiteurs des crises. »
El Azami a également rappelé un rapport parlementaire révélant les pratiques douteuses des entreprises de distribution de carburants, y compris celle du chef du gouvernement, qui aurait engrangé des profits records estimés à 17 milliards de dirhams en 2016 et 2017, avec des projections atteignant 60 milliards de dirhams.
Ces déclarations renforcent le débat public sur la transparence et l’intégrité de la gestion gouvernementale actuelle, alimentant les critiques sur les intérêts privés et les soupçons de corruption dans les politiques publiques.