Le Maroc a connu, les 5 et 6 février 2025, une grève générale d’une ampleur exceptionnelle à l’appel de l’Union Marocaine du Travail (UMT). Ce mouvement, qui a paralysé plusieurs secteurs clés de l’économie et de l’administration, traduit la montée du mécontentement des travailleurs face à la politique sociale du gouvernement et l’absence de dialogue sérieux sur leurs revendications.
D’après les premiers chiffres communiqués par la commission nationale de la grève, le taux de participation a atteint 84,9 % à l’échelle nationale. Un chiffre qui témoigne du niveau de mobilisation des salariés et fonctionnaires dans tous les secteurs : éducation, santé, transport, industrie, services publics et collectivités locales.
Le secteur de l’éducation a été particulièrement touché, avec une interruption totale des cours dans les écoles, universités et centres de formation professionnelle. Le secteur de la santé a également connu un fort ralentissement, avec un service minimum assuré uniquement dans les urgences. De même, les transports publics, y compris les bus, les trains et le tramway, ont été fortement perturbés, affectant la mobilité des citoyens.
Face à cette démonstration de force, le gouvernement se retrouve dans une position délicate. Alors que certaines tentatives ont été menées pour minimiser l’impact de la grève ou influencer l’opinion publique, l’ampleur de la mobilisation a démontré l’urgence d’une réaction gouvernementale.
Le mouvement a également reçu un soutien international significatif. Plusieurs grandes organisations syndicales, notamment la Confédération Syndicale Internationale (CSI), l’Union Arabe des Syndicats, ainsi que des syndicats européens et africains, ont exprimé leur solidarité avec les travailleurs marocains, soulignant la légitimité de leurs revendications.
Le succès de cette grève met le gouvernement face à un choix crucial : soit ouvrir un dialogue sincère avec les syndicats pour répondre aux attentes des travailleurs, soit persister dans une politique de blocage qui pourrait conduire à une montée en puissance de la contestation sociale.
La question reste ouverte : le gouvernement écoutera-t-il enfin la voix des travailleurs, ou faudra-t-il s’attendre à un durcissement du mouvement syndical dans les semaines à venir ? Seule la suite des événements pourra répondre àcette interrogation.