La flambée des prix des viandes rouges continue de susciter des inquiétudes au Maroc. Les récentes importations de viandes bovines réfrigérées, destinées à atténuer cette hausse, ont été entachées par des pratiques anticoncurrentielles, selon des sources confiées à L’Économiste.
Au Maroc, le prix moyen du kilogramme de viande rouge se situe entre 120 et 130 dirhams. Pourtant, les premières livraisons de viande importée ont dévoilé un marché marqué par des irrégularités. À Casablanca, des lots ont été vendus dans des parkings à des prix défiant toute logique de marché : 80 dirhams le kilogramme, bien en deçà des 95 dirhams pratiqués pour des produits locaux.
Ces pratiques faussent le jeu de la concurrence. Des grands opérateurs, souvent bien connectés, dominent le marché en profitant de normes avantageuses et d’exonérations douanières. Cela a poussé des acteurs de la filière à dénoncer une hausse artificielle des prix.
Au-delà de la viande rouge, le secteur avicole est également sous pression. Le prix moyen du poulet, autrefois autour de 16,75 dirhams le kilogramme, a atteint 30 dirhams dans certaines régions. Le plateau d’œufs dépasse désormais 70 dirhams, provoquant la colère des foyers modestes.
Face à cette situation, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a demandé une intervention du Conseil de la concurrence pour réguler les abus.
Pour Said Raissi, expert agricole, ces déséquilibres résultent d’un manque d’encadrement dans l’importation et la commercialisation de la viande. Contrairement aux céréales, aucun organisme spécifique ne régule ce secteur, ce qui ouvre la voie à des abus répétés.