La décision des autorités locales de Marrakech de fermer la poissonnerie du jeune Abdelilah, connu sur les réseaux sociaux, a suscité une large controverse au sein de l’opinion publique marocaine. Beaucoup y voient une mesure visant un citoyen ayant dénoncé la hausse des prix du poisson, alors que les consommateurs souffrent déjà de la cherté de la vie.
Cette affaire a même atteint le Parlement, où la députée Fatima Tamni, de la Fédération de la Gauche, a adressé une question écrite au ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, interrogeant les motivations de cette décision. Elle a estimé que « plutôt que d’ouvrir une enquête sur les spéculations et l’augmentation des prix du poisson, on s’attaque à ceux qui dénoncent ces pratiques ».
Dans ses questions, la députée a souligné qu' »en vendant la sardine à cinq dirhams le kilogramme, Abdelilah a mis en évidence l’écart important entre le prix d’achat aux pêcheurs et le prix de vente aux consommateurs », pointant ainsi du doigt l’accaparement du marché par certains grands acteurs. Elle a ajouté que cette situation illustre les pratiques spéculatives qui pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat des citoyens, en particulier à l’approche du mois de Ramadan, période où la consommation de poisson connaît une forte augmentation.
La députée a également dénoncé la rapidité avec laquelle les autorités ont fermé le magasin sous prétexte de normes sanitaires, s’interrogeant sur l’application de ces mêmes normes dans les grandes surfaces et les marchés centraux, ou s’il s’agissait d’une « représailles contre un jeune ayant mis le ministère de l’Agriculture dans une position embarrassante en exposant son incapacité à réguler les prix ».
Fatima Tamni a exhorté le gouvernement à prendre des mesures urgentes contre les spéculateurs, soulignant l’importance de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions de contrôle et de garantir la transparence dans la fixation des prix, surtout dans le contexte économique actuel.
Cette affaire relance le débat sur la hausse des prix et le rôle des autorités compétentes dans la surveillance des marchés, alors que de nombreux citoyens réclament l’ouverture d’une enquête approfondie sur les mécanismes de distribution du poisson et l’emprise de certains acteurs sur ce secteur crucial.