Observons, avec lucidité et esprit critique, ce qu’on a appelé la « marche pour la levée du blocus du poste-frontière de Rafah » en soutien à Gaza. Cette marche a brandi de nombreux slogans en faveur du peuple palestinien assiégé, mais plusieurs de ses figures de proue n’ont pas hésité à proférer des insultes à l’encontre de l’Égypte et de ses dirigeants, allant jusqu’à affirmer qu’il aurait mieux valu interdire cette mobilisation, tout en incitant ouvertement contre l’État égyptien.
Il ne s’agit pas ici de défendre l’Égypte, mais de poser une question que nous estimons fondamentale. L’un des slogans proclamait que « la frontière d’Israël est là où s’arrête la marche ».
Imaginons alors que les Marocains désireux de participer à cette marche — et ils sont nombreux — décident de l’entamer en voiture depuis Casablanca, non pas en traversant la Méditerranée pour débarquer en Tunisie, mais en empruntant les voies terrestres des pays du Maghreb pour rejoindre l’Égypte, ou cette « frontière avec Israël » ainsi désignée.
Où cette marche, partie de Casablanca, aurait-elle été arrêtée ?
Sans prétention ni exagération, on peut affirmer qu’elle aurait été stoppée à Oujda, à la frontière algérienne, sans possibilité de la franchir. Devrait-on alors considérer que la frontière avec Israël se situe à la frontière algérienne ?
Il n’est pas question ici de faire la morale à un pays en particulier. L’Algérie a fait le choix clair de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec le Maroc. C’est son droit, certes, mais un droit injustifié et difficilement compréhensible. On ne peut pourtant traverser un territoire si le pays concerné s’y oppose. Comment alors exiger de passer par le territoire égyptien sans l’autorisation des autorités du Caire ?
D’ailleurs, le ministère libyen de l’Intérieur a révélé que la plupart des personnes souhaitant rejoindre la marche ne disposaient pas de visa d’entrée pour l’Égypte, et que beaucoup d’entre elles n’avaient même pas de documents d’identité valides.
Mais revenons à ce qui nous concerne directement. L’Algérie a fermé ses frontières avec le Maroc pour des raisons fallacieuses, cherchant à masquer son implication dans un vaste complot historique contre le Royaume.
La marche qui a débuté en Tunisie a été accompagnée de véhicules et d’autobus arborant une carte de l’Afrique du Nord… amputée du Sahara marocain.
Comment les organisateurs et les figures de cette marche peuvent-ils accepter de se soumettre à la vision du régime algérien et se faire l’écho de sa position sur un conflit artificiel ?
Peut-on véritablement soutenir Gaza tout en conspirant contre le Sahara marocain et contre l’unité territoriale du Maroc ? Comment peut-on clamer vouloir libérer les « patries arabes » tout en étant englué dans les divisions et en servant les intérêts du colonialisme ?
Il ne s’agit pas ici de priorités, mais de principes. Le nôtre est clair : nous sommes avec la Palestine. Le soutien du Maroc — roi et peuple — à la cause palestinienne est bien connu et incontestable. Lors de la dernière guerre, le Royaume a acheminé une aide humanitaire vers Gaza par ses propres moyens et à travers ses relations internationales, un soutien reconnu et apprécié par les véritables concernés.
Et que dire de ceux qui ont mutilé la carte du Maroc ? Qu’ont-ils réellement apporté, sinon des slogans creux ? Peut-on attendre de la compassion pour Gaza de la part de ceux qui ont traité inhumainement les réfugiés syriens et subsahariens ?
Nous posons cette question non par provocation, mais par souci de vérité et de cohérence. Car au fond, nous savons qu’il s’agit là de surenchères idéologiques, qui ne visent nullement à aider Gaza, mais ànuire à d’autres pays arabes.