La Brigade nationale de la Gendarmerie Royale a lancé, sous la supervision du parquet compétent en matière de crimes financiers, une enquête approfondie sur des irrégularités financières concernant des marchés publics exécutés par la commune d’Oulmes, située dans la province de Khémisset. Ces investigations font suite à des soupçons de corruption et de mauvaise gestion des fonds publics au sein de cette commune, dirigée par le député Mohamed Achroro, membre du Parti Authenticité et Modernité (PAM).
Une commune riche, mais des pratiques douteuses
La commune d’Oulmes est considérée comme l’une des plus riches du royaume grâce à ses recettes provenant des redevances liées à l’exploitation des sources d’eau minérale, qui génèrent environ 120 millions de dirhams par an. Cependant, des documents récemment divulgués mettent en lumière une transaction controversée : un contrat de réaménagement des espaces verts, d’une valeur de 20 millions de dirhams, attribué à une entreprise détenue par un parlementaire affilié au même parti politique que le président de la commune.
Des irrégularités révélées dans les documents officiels
Les documents examinés révèlent des irrégularités graves, notamment :
- Modifications non déclarées dans le tableau prévisionnel des prix.
- Signatures non conformes sur les procès-verbaux finaux.
- Annexes contractuelles ajoutées après coup et absentes du cahier des charges initial.
Plusieurs entrepreneurs, dont certains réputés pour leur influence et leur mainmise sur les marchés de la commune, ont été entendus par la brigade nationale au siège de la caserne Chkhaman à Rabat.
Inspections sur le terrain et appels à une transparence accrue
Les enquêteurs de la brigade ont effectué des visites sur le terrain pour inspecter des projets suspectés d’irrégularités. Parmi eux figurent :
- Le marché hebdomadaire.
- Le stade communal.
- Les réseaux d’éclairage public.
- Les infrastructures d’approvisionnement en eau potable.
En parallèle, plusieurs associations locales ont adressé des plaintes au Conseil supérieur des comptes et à l’Inspection générale de l’Intérieur, exigeant une révision complète des finances de la commune sur la période 2009-2024.
Conclusion
Ces investigations témoignent de la volonté des autorités marocaines de combattre la corruption et de garantir une gestion transparente des fonds publics. Les résultats de ces enquêtes pourraient mener à des poursuites judiciaires à l’encontre des responsables impliqués. L’évolution de cette affaire sera suivie de près dans les jours à venir.