Dans un nouvel épisode de l’émission « Sans Tabous avec Abdo », présentée par le journaliste algérien Abdo Semmar, Mohamed Sifaoui était l’invité du soir du 2 juin dernier. Sifaoui, connu pour ses écrits et ses enquêtes souvent controversés, a abordé cette fois-ci un dossier sensible : les biens de responsables algériens en France, y compris ceux des enfants du président Abdelmadjid Tebboune.
L’affaire remonte au 10 mai dernier, lorsque Sifaoui a publié une enquête dans le journal français Le Journal du Dimanche, dans laquelle il évoquait ce qu’il a qualifié d’« activités de renseignement algériennes en France » et des liens entre des figures du régime algérien et des réseaux d’intérêts financiers à l’étranger.
Entre Paris et Alger
Plus tard, le 28 mai, l’hebdomadaire L’Express a publié un article révélant que Paris envisageait de geler les avoirs de certains responsables algériens si les tensions entre les deux pays s’aggravaient. L’article mentionnait une liste d’environ 20 hauts responsables algériens possédant des biens immobiliers ou des comptes bancaires en France.
L’hebdomadaire indiquait que les ministères français de l’Économie et de l’Intérieur examinaient sérieusement cette option, dans un contexte diplomatique tendu.
La réaction algérienne
En Algérie, la réponse a été immédiate via l’agence de presse officielle, qui a qualifié cette menace française de « vide » et a affirmé que les biens concernés appartenaient à d’anciens responsables qui ne sont plus en poste, et qu’aucun proche de l’actuel président Abdelmadjid Tebboune n’était concerné.
De nouvelles révélations
Cependant, Mohamed Sifaoui, lors de son intervention télévisée, a démenti la version officielle algérienne. Il a assuré être en possession de documents confidentiels contenant les noms des responsables concernés par cette affaire.
Sifaoui a précisé que le nombre réel dépasserait la vingtaine annoncée et que la liste inclurait 54 noms, dont 20 sont toujours en fonction dans l’administration algérienne, en plus de 34 autres qui sont retraités ou hors service.
Une affaire encore floue
Jusqu’à présent, aucune décision officielle de gel des avoirs n’a été annoncée par la France. Les déclarations et les fuites d’informations continuent d’alimenter la polémique, d’autant que le gouvernement algérien garde le silence sur les détails des noms ou le montant des biens potentiels.
En attendant, les Algériens se demandent si la France ira réellement jusqu’à appliquer ces sanctions financières, ou si ce dossier restera un levier diplomatique que Paris utilisera dans ses relations parfois tendues avec Alger.
Les investigations se poursuivent et l’affaire reste ouverte, en attendant de nouvelles révélations dans les jours à venir.