Le marché des viandes rouges au Maroc traverse une crise sans précédent, marquée par une hausse spectaculaire des prix et une dégradation inquiétante des normes sanitaires. Cette situation, qui suscite la colère des consommateurs et des professionnels, reflète des défis économiques et des pratiques anticoncurrentielles qui pèsent lourdement sur le secteur.
Les prix des viandes rouges connaissent une envolée significative, rendant ce produit de base inaccessible pour de nombreuses familles marocaines. Bien que les premières cargaisons de viande importée aient récemment atteint les marchés, l’impact sur les prix reste limité, en raison de la persistance des coûts élevés de production et de l’insuffisance de l’offre locale.
Parmi les facteurs contribuant à cette hausse, on peut citer :
La flambée des coûts des intrants agricoles : Les prix élevés des aliments pour bétail augmentent directement les coûts de production.
La baisse de la production locale : Conséquence du stress hydrique et des conditions climatiques défavorables.
Les pratiques de marché anticoncurrentielles : Le monopole et d’autres pratiques limitent la concurrence, accentuant la pression sur les consommateurs.
En parallèle à cette crise des prix, le secteur fait face à un recul des normes d’hygiène et de sécurité sanitaire. Certains acteurs du marché exploitent les failles du système pour pratiquer des abattages clandestins ou distribuer des viandes de qualité douteuse. Ces pratiques compromettent la santé des consommateurs, posant un risque sérieux pour la sécurité alimentaire.
Selon les analyses publiées dans L’Economiste, la crise est amplifiée par des problématiques structurelles :
Une chaîne de valeur déséquilibrée.
Une dépendance accrue aux importations.
Une compétitivité limitée face à des coûts de production toujours plus élevés.
Les experts soulignent que la simple importation de viandes ne suffira pas à endiguer la crise sans une réforme en profondeur de la production locale et de la chaîne de distribution.
Pour sortir de cette impasse, plusieurs mesures sont recommandées :
Augmenter les importations pour répondre à la demande croissante et stabiliser les prix.
Soutenir les éleveurs locaux : Réduire le coût des intrants et encourager l’investissement dans le secteur.
Renforcer les contrôles sanitaires : Garantir que la viande mise sur le marché respecte les normes d’hygiène et de qualité.
Lutter contre les pratiques anticoncurrentielles : Encourager une meilleure régulation des marchés pour protéger les consommateurs.
Avec la préparation du projet de loi de finances 2025, les attentes des citoyens se tournent vers des initiatives concrètes pour soutenir le secteur des viandes rouges. Cela inclut l’investissement dans l’amélioration de la production locale et le renforcement des infrastructures agricoles.
La crise des viandes rouges au Maroc ne se limite pas à une problématique économique : elle engage également des enjeux de santé publique. Face à l’augmentation des prix et à la dégradation des normes, une action immédiate et concertée est indispensable pour stabiliser le marché, protéger les consommateurs et restaurer la confiance dans le secteur.