La Coupe du Monde 2030, co-organisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, devrait coûter moins que le montant de référence fixé par les experts de la FIFA, soit environ 250 millions de dollars. Cette estimation inclut les dépenses liées à la diffusion télévisée, à la gestion des ressources humaines, aux services techniques, aux transports, à l’accueil des équipes nationales, ainsi qu’à la sécurité et aux technologies de l’information et de la communication.
Selon le rapport d’évaluation publié récemment par la FIFA, le dossier conjoint des trois pays représente une opportunité économique solide. Les avantages résident dans la localisation géographique stratégique, les infrastructures modernes déjà existantes et une forte demande locale pour l’événement. Ces atouts devraient permettre de maîtriser les coûts tout en générant des recettes importantes pour les organisateurs.
Cependant, des études sur l’organisation de grands événements sportifs montrent une tendance récurrente au dépassement des budgets initiaux. Parmi 19 compétitions majeures analysées, 15 ont excédé leur enveloppe budgétaire, avec des dépassements atteignant 50 % dans 60 % des cas, et même 100 % dans certains.
L’organisation de compétitions internationales a souvent permis aux pays hôtes de bénéficier d’investissements significatifs pour moderniser leurs infrastructures urbaines et améliorer les équipements de base. Ces transformations peuvent avoir un effet durable, notamment sur le développement économique et touristique.
Cependant, comme l’explique le chercheur Martin Müller dans ses travaux sur la « syndrome des méga-événements », ces grands projets ne profitent pas toujours à tous les acteurs concernés. Les impacts négatifs, tels que des coûts non maîtrisés ou des infrastructures sous-utilisées après l’événement, sont des risques auxquels les pays organisateurs doivent prêter attention.
Pour le trio Maroc-Espagne-Portugal, la gestion des coûts et la maximisation des bénéfices économiques et sociaux seront essentielles pour faire de cette Coupe du Monde un succès exemplaire. Avec des infrastructures déjà en place et une coopération régionale renforcée, les trois pays disposent d’un avantage significatif pour limiter les risques financiers tout en transformant cet événement en levier de développement à long terme.
Le défi sera donc de concilier ambitions sportives et gestion responsable, afin de prouver que l’organisation conjointe de la Coupe du Monde 2030 peut être un modèle d’efficacité et de durabilité pour l’avenir des grands événements sportifs.