Après six mois d’engagement intensif au sein de plusieurs établissements pénitentiaires, le programme “Conférences scientifiques”, destiné aux détenus condamnés dans des affaires d’extrémisme et de terrorisme, a officiellement pris fin ce vendredi à la prison locale de Salé.
Au total, 345 détenus ont pris part à cette initiative éducative, répartis sur douze sessions de formation, encadrées par une équipe d’experts et d’enseignants affiliés à la Rabita Mohammadia des Oulémas. Ce programme constitue l’un des piliers des efforts de réhabilitation menés par le Centre Moussalaha, qui œuvre à déconstruire les discours extrémistes et à favoriser l’adhésion à des valeurs fondées sur la tolérance, la modération et la reconnaissance de l’altérité.
À travers des conférences interactives, les participants ont pu explorer les mécanismes d’interprétation des textes religieux dans une approche fondée sur le référentiel marocain, qui privilégie la voie du juste milieu. L’objectif était clair : désamorcer les idées radicales et ancrer un discours alternatif ancré dans la tradition spirituelle marocaine.
Présent à la cérémonie de clôture, Ahmed Abbadi, président du Centre Moussalaha et secrétaire général de la Rabita Mohammadia, a salué l’implication volontaire des détenus, qu’il a décrite comme un signe fort de la pertinence du modèle religieux marocain. Il a également annoncé la reconduction prochaine de ce programme, au vu de ses résultats prometteurs.
Dans une déclaration à la presse, M. Abbadi a souligné l’impact positif de ces conférences sur les bénéficiaires, notant une réelle appropriation des contenus et une meilleure disposition à la réinsertion sociale.
Lancé le 6 janvier 2025, le programme a été déployé dans douze prisons, avec une participation soutenue des détenus, marquée par une assiduité remarquable. Les thématiques abordées ont porté, entre autres, sur les fondements juridiques et théologiques de la modération, le rejet de l’extrémisme violent, ainsi que la valorisation des spécificités du rite marocain.
Un des bénéficiaires, condamné pour terrorisme, a exprimé sa profonde reconnaissance envers Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour l’attention portée aux détenus, affirmant que le programme l’a aidé à rompre avec la pensée extrémiste et à s’ouvrir à un islam éclairé, porteur de paix et de vivre-ensemble.
Il a également exprimé son souhait de partager les connaissances acquises avec son entourage et de s’impliquer dans de futures initiatives similaires.
La cérémonie de clôture s’est déroulée en présence de représentants de haut niveau : le secrétaire général de la DGAPR, des responsables de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, ainsi qu’un ensemble d’experts et de formateurs ayant contribué à l’animation du programme