Les stocks halieutiques du Maroc sont de plus en plus confrontés aux menaces posées par le changement climatique et l’intensification de l’activité humaine. L’Institut national de recherche halieutique (INRH) joue un rôle crucial dans la préservation de ces ressources en analysant les effets de la température de l’eau et de l’effort de pêche. Grâce à des études scientifiques rigoureuses, l’INRH œuvre pour garantir une gestion durable des stocks halieutiques en surveillant les facteurs qui les influencent.
Mohamed Najih, directeur de l’INRH, explique que le climat, et en particulier la température de l’eau, affecte directement la répartition et l’abondance des espèces marines. Une analyse des températures de l’eau entre 2015 et 2025 révèle une diminution significative des zones d’eau froide, ce qui a eu un impact direct sur les écosystèmes marins. Face à ce réchauffement, certaines espèces ont migré vers le nord, des zones où elles étaient auparavant absentes, notamment en provenance du sud (Mauritanie, Sénégal, etc.).
Pour anticiper ces changements, l’INRH utilise des modèles de simulation afin de prévoir les températures de surface de la mer à court terme (sur 5 jours). Ces prévisions permettent d’adapter les stratégies de pêche en fonction de la disponibilité des ressources marines.
Le changement climatique affecte également la productivité primaire marine, notamment la production de plancton, qui constitue la base de la chaîne alimentaire marine. Selon les données de l’INRH, une diminution de la productivité primaire a été observée le long de la côte atlantique, particulièrement au nord de Dakhla. Ce phénomène a des répercussions sur les petits poissons pélagiques, sur lesquels repose une grande partie de la pêche commerciale au Maroc.
Face à ces défis, une gestion plus rigoureuse et durable des ressources halieutiques est essentielle pour assurer la pérennité de la pêche au Maroc, en tenant compte des effets du climat et de l’intensité de l’effort de pêche.