Lors d’un colloque organisé par la Fédération des éditeurs de journaux, Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), a tiré la sonnette d’alarme sur la situation actuelle du secteur de la presse, notamment en ce qui concerne le rôle du comité provisoire.
Selon lui, « si cette étape a permis de poser des questions fondamentales, ce que nous vivons aujourd’hui avec ce comité soulève de profondes interrogations : sommes-nous réellement en train d’avancer vers la légalisation d’une organisation professionnelle régie par la loi ? Ou bien sommes-nous en train d’institutionnaliser une temporalité sans fin ? »
Benabdellah a exprimé son étonnement du point de vue purement politique : « Comment un gouvernement, dans une société qui a lutté pendant des décennies pour un encadrement autonome et indépendant, peut-il adopter une telle orientation ? »
Il rappelle que lorsque le processus était arrivé dans une impasse, la solution adoptée avait été la création d’un comité provisoire, censé être une étape transitoire vers la mise en place d’un cadre permanent et légitime. « Mais ce qui s’est passé est tout le contraire : le comité provisoire tend à devenir permanent. Il a même été légalisé pour deux années, avec les mêmes personnes, la même structure et les mêmes orientations », déplore-t-il.
Il souligne aussi la contradiction : « Ce prolongement a été présenté comme une mesure temporaire en attendant un retour à la normale, mais en réalité, aucun signe ne laisse présager un tel retour. Le vrai problème demeure : l’absence de consensus autour de l’approche adoptée. »
À la question de savoir si un consensus a été trouvé aujourd’hui, il répond sans détour : « Non. »
Et de conclure : « L’expiration du mandat légal du comité en octobre prochain nous confrontera à une question cruciale : que fera-t-on ensuite ? Renouvellera-t-on encore une fois le provisoire ? Ou bien ouvrira-t-on enfin la voie à la création d’un cadre permanent, véritable reflet des attentes du corps médiatique ? »