Aziz Akhannouch, chef du gouvernement et leader de la majorité, se félicite des réalisations de son équipe au cours des trois dernières années, même s’il s’est approprié des projets royaux d’envergure stratégique. Cependant, on ne peut cacher le soleil avec un tamis, surtout lorsque celui-ci n’est qu’un cercle vide. Les chiffres alarmants en témoignent.
Akhannouch a hérité d’un taux de chômage élevé, atteignant 13 % au début de son mandat. Malheureusement, ce chiffre dépasse aujourd’hui les 21 %. Ces données ne sont pas une spéculation, mais des faits établis par le Haut-Commissariat au Plan, l’institution la plus fiable en matière de statistiques nationales. Ce taux de chômage catastrophique est une preuve évidente de l’échec des politiques gouvernementales, qui se sont révélées être des mesures populistes visant uniquement à séduire les électeurs.
Avec près d’un quart des Marocains sans emploi, une pyramide des âges qui s’inverse et une croissance économique insuffisante pour compenser le vieillissement démographique, le Maroc se dirige vers un effondrement généralisé. Sans croissance, le vieillissement signifie inévitablement un désastre économique et social.
Malgré ces avertissements, Aziz Akhannouch et ses alliés, qu’ils soient membres du gouvernement ou figures influentes du secteur privé, continuent d’ignorer la gravité de la situation. Pendant que le pays consomme son capital humain sans parvenir à un développement durable, les décideurs semblent attendre passivement une crise imminente, sans prendre des mesures concrètes pour enrayer cette hémorragie sociale et économique.
Il est impératif de rappeler que cette responsabilité ne repose pas uniquement sur le gouvernement, qui, en toute évidence, minimise ce problème. C’est une cause nationale qui concerne tous les Marocains : partis politiques, société civile, acteurs économiques et industriels. Lorsque le navire coule, tout le monde est affecté, pas seulement les grandes élites économiques qui semblent se soucier uniquement de leurs intérêts.
Il est urgent que toutes les forces vives de la nation s’unissent pour contrer ce déclin imminent. Cela passe par l’investissement dans la jeunesse restante et la mise en œuvre de véritables projets de développement capables de limiter les pertes pour les générations futures.
Les parlementaires, qu’ils soient députés ou conseillers, portent une responsabilité historique. En tant que garants du contrôle de l’action gouvernementale, ils disposent des outils législatifs et réglementaires nécessaires pour protéger le pays contre un effondrement causé par l’inaction de l’exécutif. Malheureusement, certains parlementaires de la majorité se contentent d’approuver des décisions qui hypothèquent l’avenir du pays.
Aujourd’hui, nul ne peut fuir la vérité : le Maroc est sur une trajectoire critique. Toutes les institutions constitutionnelles s’accordent à dire que sans une intervention immédiate, le pays risque un effondrement total. Il est temps d’agir, collectivement et sans délai.