Dans un nouveau développement illustrant la montée des tensions entre la France et l’Algérie, le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a appelé, ce dimanche, à la fin de l’accord de 2013 qui accorde à l’élite algérienne le droit de se rendre en France sans visa. Cette proposition, selon le ministre, est une étape nécessaire pour répondre aux divergences croissantes entre les deux pays.
Darmanin a expliqué que cet accord permet aux détenteurs de passeports officiels et diplomatiques algériens, dont le nombre est estimé à plusieurs milliers, de pénétrer en France librement. Il a insisté sur le fait que l’annulation de ces facilités constituerait une réponse plus efficace aux tensions diplomatiques actuelles.
Dans un entretien, le ministre a précisé que cette mesure ne viserait pas la communauté algérienne résidant en France, qui représente environ 10 % de la population et entretient des liens historiques et culturels profonds avec le pays.
Les déclarations de Darmanin interviennent dans un contexte de crise diplomatique, alimentée récemment par l’expulsion de l’influenceur algérien Boulahm vers son pays d’origine, après avoir été accusé de prôner la torture des opposants. Cependant, les autorités algériennes ont refusé de l’accueillir, le renvoyant ainsi en France, ce qui a exacerbé les tensions.
Les propos de Darmanin s’inscrivent dans une série d’appels à réexaminer d’autres accords, notamment celui de 1968, qui accorde des privilèges exceptionnels aux Algériens en matière de circulation et d’emploi en France, lancés par des responsables français comme l’ex-premier ministre Gabriel Attal.
En réponse, l’Algérie a vigoureusement dénoncé ce qu’elle a qualifié de « campagne de dénigrement », estimant que les accusations visant à « humilier » la France sont inacceptables.
Avec la poursuite des tensions, les relations entre les deux nations se retrouvent à un carrefour délicat, et il est encore incertain si ces développements ouvriront la voie à davantage de divergences ou si de nouvelles discussions seront engagées pour apaiser les relations.